Même en plein cœur de l’été, le Portail de l’IE passe au crible de l’intelligence économique les sujets qui ont fait l’actualité la semaine passée.
Bonne lecture !
- Sean INGLE, « Russia orchestrated state-sponsored doping cover-up, says Wada report », theguardian.com (18/07/2016)
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- Jérémy COLLADO, « Eric Ciotti veut que chaque utilisateur des réseaux sociaux fournisse sa carte d'identité », Nice Matin (04/08/2016)
En voilà une idée qu'elle est bonne ! Pour paraphraser une phrase bien connue : « les politiques ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait ». Démagogie et ignorance, deux termes illustrant à la perfection la dernière sortie en date d'Eric Ciotti. Si l'intention est louable, comme souvent, déclarer être en mesure de forcer tout utilisateur de réseau social à fournir une pièce d'identité est illusoire.
Quelques réflexions simples permettent en effet de souligner la malhonnêteté intellectuelle du député Les Républicains. Comment récupérer lesdites informations ? A qui s'adresser et surtout comment forcer des entités telles que Facebook ou Snapchat à mettre en place un tel système, ne serait-ce qu'à l'échelle française ? En parlant d'échelle : seuls les ressortissants français sont-ils concernés ou parle-t-on ici des adresses IP ? Comment faire s'il s'agit d'une personne d'une autre nationalité utilisant un VPN lui permettant d'être domiciliée numériquement dans un autre pays ? Un numéro de passeport ou un permis permettront-t-ils vraiment d'éviter l'usurpation d'identité ? Bref, beaucoup de questions sans réponses si comme il le dit « cela ne résoudrait pas tous les problèmes car sur internet comme ailleurs, il n'existe pas une solution miracle ». Nous voilà prévenus !
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- David Gauvey HERBERT, « This company has built a profile on every American adult », Bloomberg Businessweek (05/08/2016)
Décidemment, puisque l'on parle d'accès libre à des données, les Etats-Unis auront toujours un train d'avance. Le futur de la surveillance en ligne est déjà en marche grâce à la société IDI, qui déclare avoir créé une base de données regroupant les profils de chaque adulte américain. Celle-ci est bien évidemment privatisée et mise à disposition de quiconque pour peu que la personne ait de quoi payer.
Parmi les informations mises à disposition : toutes les adresses connues, numéros de téléphones, adresses e-mail, chaque propriété jamais achetée ou vendue, crédits immobiliers, hypothèques, véhicules détenus, casier judiciaire (allant de la simple infraction routière au crime), différents votes, permis de chasse, noms et numéros de téléphone des voisins. Il est aussi possible de trouver des photos de voitures prises par des sociétés utilisant des lecteurs automatiques de plaques d'immatriculations, ainsi que des coordonnées GPS recoupées avec des empreintes temporelle. Rien que ça. Grâce à leur base de données idiCORE, il est même possible d'avoir accès à des données comportementales selon la société.
Reste à savoir quelle sera la prochaine étape si ce système de fichage s'avère fiable. Pour l'instant, sociétés d'intelligence économique et agents de recherche privés américains doivent s'en donner à coeur joie.
- « Des étoiles Michelin pour des bouis-bouis de Singapour », LeMonde.fr (04/08/2016)
Pour conclure sur un sujet plus léger, voilà une décision largement relayée qui aura fait couler beaucoup d'encre : pour sa première édition à Singapour, le guide Michelin donne une étoile à deux restaurants de « street food » de la ville-Etat. Le Guide, chantre de l'excellence – parfois à outrance -, intransigeant avec les restaurateurs et sans pitié lorsqu'il s'agit de dévaluer d'anciennes enseignes glorieuses, décide ici de rompre avec les traditions et couronne deux représentants de cet emblème de la culture culinaire populaire asiatique.
Pourquoi ce revirement ? Sans dévaluer la qualité des deux restaurants choisis, la question «pourquoi eux ? », se pose. En effet, aucune explication n'est donnée. Coup marketing pour promouvoir son image dans une zone encore vierge de son influence ? Tentative de rajeunissement de la marque Michelin pour lutter contre les Fooding et autres dérivés locaux ? Quelle réaction de la part de restaurants d'autres continents luttant encore pour obtenir leur étoile et se sentant insultés ? Dévaluation de l'identité Michelin et étoiles au rabais ? Les interprétations sont nombreuses et les réponses pour l'instant inconnues. Affaire à suivre !
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