Bernard Carayon, ancien député, maire de Lavaur et conseiller régional (Les Républicains) d’Occitanie, a publié un ouvrage intitulé “Ecrits et paroles d’un homme libre” où il relate ses engagements depuis près de 30 ans. Christian Harbulot nous en parle.
Le politique de l'intelligence économique
L’engagement politique n’est pas un chemin facile à prendre et encore moins à assumer. Les élections présidentielles de 2017 démontrent une fois de plus que les questions essentielles passent à la trappe. L’une d’entre elles pourrait sembler évidente de par son caractère prioritaire: comment donner à la France les moyens réalistes et cohérents de faire face à ses adversaires économiques ? Le lancement de l’intelligence économique au début des années 90 était un moyen d’y répondre. Les politiques ne s’intéressèrent guère à la question et encore moins aux possibles remèdes. A l’exception de Bernard Carayon, alors député du Tarn. J’ai fait sa connaissance lorsqu’il procédait aux auditions sur l’intelligence économique. Lors de cet entretien, il me démontra rapidement que le sujet le passionnait. Après les discussions que j’avais eues avec Edith Cresson entre 1991 et 1995, je pouvais de nouveau partager des idées avec un politique qui s’intéressait à la stratégie de la France dans la réalité de la guerre économique. Deux en dix ans, c’est peu et cela donne une idée de la prise de conscience générale sur le sujet. A la différence d’Edith Cresson qui n’eut guère le temps de pouvoir mettre en œuvre ses idées sur la question, Bernard Carayon demeure en 2016 le seul politique à avoir produit deux rapports commandés par deux Premiers Ministres : Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin. Cette caractéristique n’est pas anodine. Bernard Carayon fait partie des rescapés utiles d’un monde politique en perdition. L’ouvrage qu’il vient de publier permet de mieux cerner son personnage, sa pensée, sa culture. Il aurait pu se faire absorber par les rouages du système, se transformer jour après jour en notable ou en adepte du microcosme parisien. Le destin lui a donné une autre mission. Les traces de vécu qu’il reproduit à travers des textes et des discours font ressortir une vision très personnelle de la camaraderie conjuguée à un amour combatif pour son pays. Cet occitan de cœur a une âme. Combien de politiques pourraient le revendiquer sans faire sourire. Dans ce voyage autobiographique, il sait nous ramener à l’essentiel, au sens de la vie que des humbles comme des puissants ont donné à l’intérêt général.
Christian Harbulot