Le dernier rapport de l’Ecole de guerre économique (EGE) : Ingérence des fondations politiques allemandes et sabotage de la filière nucléaire française met en lumière les intérêts économiques divergents de la France et de l’Allemagne. Il alerte sur les ingérences exercées dans notre politique énergétique par notre voisin Outre-Rhin au moyen de ses fondations politiques. Mais surtout, il propose un cadre réglementaire pour ces fondations en vue de se prémunir des effets néfastes de leurs actions.
La recherche d’un rapport de force favorable
Ce rapport montre qu’en prenant la décision de sortir prématurément du nucléaire en 2011, l’Allemagne a fragilisé son industrie et son économie. Se trouvant dans l’incapacité de rester compétitive face à la France, elle a ainsi pris le parti de mener une véritable guerre de l’information pour saper l’image du nucléaire et influencer les politiques françaises dans l’optique d’un abandon de cet avantage concurrentiel. À cet effet, l’Allemagne utilise des instruments de lobbyingassumés bien que méconnus en France : ses fondations politiques, affiliées à un parti et financées par le gouvernement fédéral. Heinrich Böll Stiftung, rattachée à Die Grünen, dispose d’une branche à Paris qui lui permet de soutenir des associations militantes au sein du réseau Réseau Action Climat notamment et de s’intégrer stratégiquement dans le débat national aux côtés d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) dont elle est en mesure de guider les orientations politiques. La fondation Rosa Luxemburg est, quant à elle, très présente en Afrique où elle écorne l’image de la France en même temps que la filière d’exploitation et de production de l’uranium, matière première du nucléaire.
Une proposition inédite
Dans le but de se prémunir d’atteintes aux intérêts de la nation, le rapport de l’EGE recommande de donner une définition légale aux « fondations politiques étrangères » et propose d’établir, sur la base de critères prédéfinis, une méthode d’analyse et d’anticipation de l’impact de leur influence. Cet impact pourrait alors être placé sur une échelle des niveaux de risques et menaces que ces dernières font peser sur la souveraineté française.
In fine, la création d’une mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives des fondations politiques étrangères (MIVILUDEFOPOLE) est demandée afin de doter la France d’un cadre réglementaire et d’armer les pouvoirs publics pour coordonner les actions préventives et répressives adaptées au niveau de menace évalué.
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