Risk & Co, société de conseil en risques et sûreté, ainsi que sa holding Anticip a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre le 30 août. Présentée lors de la réunion du conseil de surveillance, la décision a été prise à l’unanimité, la situation financière ne permettant pas d’attendre un repreneur pour une cession globale.
Figure historique du paysage de l’intelligence économique et de la sûreté en France, Risk&Co subissait de plein fouet depuis quelques années la contraction du marché des acteurs de la sûreté ainsi que des tensions internes cumulées à des résultats en berne. Après quelques années de marasme et plusieurs changements de contrôle, son actionnaire majoritaire était devenue en 2019 Anticip, sous la présidence de Richard Terzan. Après le départ du Directeur Général Cyrille Peguilhan de Sartoux en 2021, c’est au tour de Richard Terzan d’être écarté en février 2023.
Un redressement judiciaire attendu
Redoutée, mais attendue par les salariés de l’entreprise, l’annonce est tombée le 30 août : l’entreprise est placée en redressement judiciaire. De fait, bien que plusieurs acteurs aient fait montre de leur intérêt dans la reprise des activités du groupe, la situation financière de ce dernier se montrait si mauvaise que même « les délais inhérents à un rachat des titres des sociétés concernées se sont avérés incompatibles avec la pression financière endurée par le groupe » selon le communiqué interne du président Philippe Démigné.
En effet, l’entreprise s’est montrée incapable de payer les salaires du mois d’août et ses salariés bénéficient donc de la protection de l’AGS. De plus, aucun repreneur n’était intéressé par les parts des deux sociétés, peu désireux d’hériter des cinq millions de dettes du groupe. Un rachat des actifs qui ne concernerait pas les passifs reste envisagé. Philippe Démigné assure que de nombreux investisseurs sont intéressés, avec pas moins de 27 contacts, de 10 offres indicatives au cours du mois d’août et de discussions approfondies avec deux acteurs. Au premier plan, on retrouve le spécialiste des services maritimes et énergétiques SeaOwl, avec une longueur d’avance, et le groupe de sécurité privée Scutum. Leur stratégie pourrait être d’attendre le licenciement économique des salariés du groupe puis de les réembaucher. Une difficulté reste : il faut convaincre les clients historiques de maintenir leurs contrats, maintenant qu’ils peuvent légalement y mettre fin.
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