Hydrogène natif : les débuts d’une filière prometteuse pour la France

La société paloise TBH2 vient de bénéficier du premier « permis exclusif de recherches de mines d’hydrogène natif, hélium et substances connexes ». Bien qu’à ses débuts, la filière de l’hydrogène blanc incarne un réel espoir tant pour la souveraineté énergétique de la France, que pour la décarbonation de son économie.

L’Hexagone, riche en hydrogène naturel

Faisant suite à l’ajout de l’hydrogène natif au code minier français en avril 2022, ce permis délivré le 23 novembre par l’Etat couvre une région d’environ 225 km² dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans le cadre du projet intitulé « Sauve Terre H2 », TBH2 mènera pendant trois ans des études géologiques afin de déterminer en quelles quantités ce type d’hydrogène est présent dans le sol, avant de potentiellement débuter les premiers forages.

D’autres demandes de permis de recherche ont été déposées, notamment par la startup 45-8 Energy, en partenariat avec la filiale d’Engie Storengy dans les Pyrénées-Atlantiques, ou encore par la startup Sudmine en Auvergne-Rhône-Alpes. En France, plusieurs régions seraient particulièrement riches en hydrogène blanc, notamment les régions Grand Est et Nouvelle-Aquitaine.

Enjeux stratégiques majeurs : entre décarbonation et indépendance énergétique 

Se formant naturellement dans les sous-sols, l’hydrogène natif est dit décarboné car il n’émet pas de dioxyde de carbone lors de sa production et de sa combustion. De plus, il ne nécessite pas de transformation, contrairement à l’hydrogène gris, produit à partir d’énergies fossiles. Certains spécialistes alertent néanmoins sur un « énième mirage », puisque l’exploitation de ressources implique nécessairement un certain impact écologique.

L’hydrogène naturel a aussi l’avantage d’être plus rentable pour les entreprises que l’hydrogène vert, produit quant à lui à partir d’énergies renouvelables. A titre d’exemple, la société canadienne Hydroma extrait de l’hydrogène natif depuis près de dix ans au Mali, pour moins d’un dollar le kilo : soit deux fois moins cher que l’hydrogène actuellement le moins onéreux. Certains pays sont en avance, à l’image des États-Unis (Nebraska), où la société australienne HyTerra s’apprête à tester l’exploitation d’un puits.

L’exploitation de l’hydrogène natif dans le mix énergétique français s’inscrit ainsi dans une double stratégie nationale : assurer l’indépendance énergétique et contribuer à la décarbonation de l’économie.

Grégoire Loux

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