l ne peut y avoir de libre concurrence sans un minimum de règles strictes. Chaque entrepreneur – de la micro entreprise à la multinationale – ne peut bénéficier de la liberté d’entreprendre que dans le cadre d’un solide corps de règles.
La liberté, ce n’est pas l’absence de lois.
Au contraire, les lois protègent les libertés. Quand un sportif ne respecte pas la règle, il est sanctionné. Quand il utilise des dopants, il est exclu. Tous les sportifs – des poussins aux professionnels – s’enrichissent du même sport, car ils respectent les mêmes règles du jeu.
Les règles sont universelles, les mêmes pour tous. Seuls, le talent, l’effort et la compétence, parfois la chance et la qualité des choix, font des uns des vainqueurs et des autres des perdants. Personne n’est éliminé du droit de concourir et le sport est toujours sauf. Cette nécessité d’un solide corps de règles est unanimement reconnue par les concurrents de l’économie de marché.
Le monde est devenu complexe, aléatoire et rapide. L’économie de marché, la libre concurrence sont par nature des domaines en évolution exponentielle.
Ils ne peuvent tout savoir. Ils ne peuvent tout anticiper. Ils ne peuvent tout gérer, tout contrôler, tout édicter : face à la diversité des réalités de la société, le législateur doit rester au niveau des grands principes et des objectifs à atteindre.
Il doit se garder de légiférer là où l’intelligence du marché et des hommes sera plus souple et plus efficace. Dans un cadre législatif fort, clair et strictement appliqué, le réglementaire et la mise en œuvre sont délégués aux acteurs. Si le législateur règlemente trop, il entrave le dynamisme des entrepreneurs et la croissance des entreprises. S’il veut régler les détails, il sera tenu de corriger souvent ses lois.
Ne pas tout laisser faire. Ne pas tout encadrer. Le juste milieu entre un pouvoir fort et l’intelligence libérée des acteurs.