Philippe BAUMARD

Biographie

Philippe Baumard est le fondateur et directeur d’Akheros depuis 2013. Ses thèmes de recherche sont l’intelligence économique, la connaissance tacite, l’échec et le désapprentissage au cours de crises organisationnelles. Il fut professeur à l’EGE et chercheur associé à l’Institut de Recherche Économique de l’Université of Californie, Berkeley entre 2004 et 2007. Depuis 2014, il est professeur au CNAM dont il prend la direction du Laboratoire Sécurité Défense Renseignement en 2019.

Formation

Elève aux Prytanées Militaires de Saint Cyr et Aix-en-Provence il débute ensuite des études de sciences économiques à l’Université d’Aix-Marseille II, où il est l’élève de Bernard Rosier, puis en sciences sociales à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales où il étudie l’histoire de la recherche d’information minière de Pechiney en Guinée. Il est docteur en sciences de gestion à Dauphine, et ancien élève de l’Université de New York.

Cursus

Philippe Baumard publie en 1991 aux éditons Masson l’ouvrage Stratégie et surveillance des environnements concurrentiels, où est donné une première définition française de l’intelligence économique comme « une pratique offensive et défensive de l’information dont l’objet est de relier entre eux plusieurs domaines pour servir les objectifs tactiques et stratégiques de l’entreprise : un outil de connexion entre l’action et le savoir de l’entreprise » (p. 33). Il participe cette même année de 1991 à la première conférence sur l’intelligence économique en République Populaire de Chine, et sera membre fondateur de la Society of Competitive Intelligence Professionals, au Japon et en Australie en 1992, ainsi qu’en France en 1991.

Il entame en 1991 un travail de recherche qui le conduira au Nuffields College (Oxford), à l’Université de Technologie de Sydney (Australie) et l’Université de New-York pour étudier les dynamiques de la connaissance tacite en situations de crises. Il écrit en 1994, pour l’ouvrage InfoWar de Winn Schwartau, première publication collective sur le thème de l’information warfare aux Etats-Unis, un article prédisant le changement de paradigme d’une « guerre de l’information » à une « guerre de la connaissance », et critiquant de façon acerbe une politique de la guerre de l’information fondée sur des capacités de signaux, et méprisant le renseignement humain. Publié en 1994, cet article est adopté par la National Defense University pour ses enseignements d’information warfare dès sa publication.

La même année, il travaille avec Christian Harbulot et un certain nombre d’industriels français sur la rédaction d’un rapport sur l’intelligence économique en France : « Intelligence économique et stratégie des entreprises » pour le Commissariat Général au Plan d’Henri Martre, où il travaille particulièrement à la définition de l’intelligence économique publiée dans ce rapport, ainsi qu’à la comparaison des systèmes d’intelligence économique internationaux, dont il a la responsabilité au sein de la Commission Martre.
Les travaux qu’il mène par la suite se concentrent sur les problématiques de défaillance d’apprentissage en situation d’échec, regroupés dans des publications comme Compétitivité et systèmes d’information (avec le Col. Jean-André Benvenuti), Organisations déconcertées (1996), Tacit Knowledge in Organizations (Londres : Sage, 1999).

Avec Bo Hedberg et Ali Yakhlef, il consacre une longue étude aux organisations virtuelles de 1994 à 2000, où ils envisagent la naissance d’organisations artificielles, substituant des fonctions clés par des technologies agents et des systèmes de communication. Enrôlant une quinzaine de jeunes chercheurs suédois sur des études empiriques, ces travaux dirigés par Hedberg Baumard et Yakhlef ont été publiés au sein d’un ouvrage intitulé Managing Imaginary Organizations chez Pergamon Press en 2002.

Il rejoint en 2004 l’Université de Californie, Berkeley, dans l’équipe de Karlene Roberts, Ian Mitroff et Robert Bea, où ils fondent le Centre de recherches sur les risques catastrophiques (CCRM). Professeur visitant à la Haas School Business, il y enseigne le knowledge management en MBA, le comportement organisationnel, jusqu’en 2007, avant de rejoindre l’Université de Stanford, jusqu’en 2010. Il siège au jury de l’Innovation & Organization Sciences (IOS), de la National Science Foundation (NSF) américaine de 2007 à 2010, avant de rejoindre le Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégique (CSFRS), dont il devient président du Conseil Scientifique en 2010, qu’il quitte en 2019.