Le 12 juillet dernier Bpifrance, en partenariat avec 5 laboratoires, actait la création du fond InnoBio2, successeur attendu d’Innobio dans le domaine des Biotech. Un moyen pour l’Etat de soutenir un secteur dans lequel la France est en pointe.
Destiné à soutenir l’investissement et l’innovation dans le secteur des sciences de la vie et des innovations numériques Sanofi, Boehringer Ingelheim, Takeda, Ipsen et Servier s’associent avec Bpifrance pour faire naître Innobio2. Doté de 200 à 250 millions d’euros ce nouveau fond prendra la suite d’Innobio, FCPI de 173 millions d’euros créé en novembre 2009.
Innobio est initié durant le quinquennat Sarkozy, sa suite, envisagée sous le quinquennat Hollande émerge aujourd’hui. L’annonce de cette création faite à la suite du dernier Conseil Stratégique des Industries de la Santé du 10 juillet dernier est un signal fort qui confirme l’engagement de l’Etat dans un secteur où la France bénéficie d’une position recherchée. Accès sur l’innovation et la santé numérique ce fond confirme la prise en compte par le gouvernement des nouveaux enjeux du secteur liés aux technologies.
L’actualité des derniers mois permet de constater une montée en puissance des outils stratégiques au service de l’Etat, après le lancement de Definvest par Bpifrance ou la refonte du Sisse. Innobio2, dont le projet n’est pourtant pas nouveau, rentre dans ce schéma logique.
La santé, vecteur de rayonnement pour la France
Fort d’environ 300 000 emplois et 53 Md€ de CA le secteur de la santé constitue pour la France un enjeu stratégique qui oblige l’Etat à se positionner, comme le rappelle le gouvernement : « la France fait partie des rares pays à abriter sur son territoire l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur (…) à vocation européenne voire mondiale. » . Un facteur clef de succès qui, en plus d’une qualité de recherche mondialement reconnue, permet à la France de se positionner en leader.
« Ce nouveau fonds permettra de consolider la position de la France comme un pays de premier plan pour l’innovation en sciences de la vie. » déclare Nicolas Durourcq, directeur général de Bpifrance. L’objectif d’Innobio2 reste alors le même que sa version précédente, investir directement en fonds propres ou quasi-fonds propres dans des sociétés technologiques innovantes dans le domaine des sciences de la santé humaine.
Pour rappel sur les 18 lignes d’investissements d’Innobio :
- 12 entreprises ont signé des partenariats avec des laboratoires pharmaceutiques.
- 13 investissements réalisés par Innobio l’ont été à destination de structures issues de la recherche publiques.
- 11 structures ont fait l’objet d’IPO et sont maintenant cotées en bourse.
Enfin, les différents investissements d’Innobio pour un montant de 150 millions d’euros ont permis de lever 1,4 milliards d’euros.
Une différence est néanmoins à noter, là ou Innobio était à destination exclusive de société française une part d’Innobio2 pourra être investie dans des entreprises européennes « ayant une part significative de leurs activités en France ». Cet engagement est un marqueur de l’influence politique du gouvernement installé, tourné vers la coopération européenne et la recherches de synergies.