ChapsVision a annoncé avoir clôturé une levée de fonds de 85 millions d’euros, destinée à l’acquisition de Sinequa, une start-up spécialisée dans l’AI-Powered Search.
Sa croissance, bien que discrète, est spectaculaire. Après une levée de fonds d’une valeur de 90 millions d’euros en 2023, l’entreprise française ChapsVision, spécialisée dans le traitement de données, a annoncé avoir réalisé sa troisième levée de fonds à hauteur de 85 millions d’euros ce lundi 18 novembre. Une bonne nouvelle pour la FrenchTech, fréquemment confrontée à la concurrence des géants américains et chinois.
Cette collecte de fonds a pour objectif de permettre l’acquisition de la start-up française Sinequa, spécialisée dans la recherche générative assistée par l’intelligence artificielle (IA). Cette technologie, déjà adoptée par le moteur de recherche Bing avec son IA Copilot, vise à fournir à l’utilisateur des réponses plus pertinentes et personnalisées. Les grands groupes (Pfizer, Total, Airbus…) incorporent déjà de plus en plus cette technologie au sein de leurs logiciels internes, et ce dans le but d’accélérer l’accès à l’information et la recherche de documents.
Une stratégie de croissance diversifiée
Fondée en 2019, ChapsVision a connu une croissance rapide et soutenue. Depuis sa création, 27 acquisitions sont venues enrichir ses compétences. L’entreprise poursuit aujourd’hui une stratégie d’agrandissement visant à élargir son portefeuille tout en maintenant une logique de complémentarité. L’objectif est de devenir « l’éditeur européen de référence dans le traitement massif de la donnée ». Celle que l’on surnomme déjà le « Palantir européen », en référence au géant de la tech américaine, a ainsi levé depuis 2019 près de 300 millions d’euros. Cette nouvelle acquisition va permettre à ChapsVision de se développer à l’international et de pénétrer de nouveaux secteurs, comme les marchés financiers.
Bonne nouvelle pour la sécurité numérique française ?
Le développement de ChapsVision va aussi participer au renforcement de la sécurité numérique française. Souvent décriée, cette dernière est fragilisée par l’utilisation des systèmes informatiques principalement fournis par des entreprises américaines. En réponse, la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) a décidé de lancer un appel d’offres en 2022, portant sur un outil de traitement des données hétérogènes. L’objectif ? Revenir à un système français, alors que son fournisseur actuel est le concurrent de ChapsVision : l’américain Palantir. L’entreprise française semble aujourd’hui en bonne voie de remporter le marché aux dépens de l’alliance Thales-Atos. La prochaine étape pour ChapsVision sera l’introduction en Bourse en 2025, une étape décisive qui lui permettra de poursuivre son développement et de s’affirmer comme l’acteur incontournable du traitement des données en Europe.
Grégoire Melin
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