Le mardi 10 décembre 2024, la firme automobile multinationale Stellantis et la société technologique chinoise CATL ont annoncé leur association sur un projet d’usine de batteries en Espagne.
Associées à part égale après un investissement de près de 4,1 milliards d’euros, les deux entreprises prévoient l’ouverture de leur using à Saragosse dès 2026. Cette installation sera dédiée à la production de batteries LFP, composées de lithium, de fer et de phosphate. Leur objectif est de concurrencer les batteries NMC, qui contiennent du nickel, du manganèse et du cobalt. En effet, les batteries LFP offrent des coûts de production plus faibles et une recherche plus rapidement. Selon les prévisions d’Avicenne Energy, ces batteries innovantes devraient représenter 30 % du marché européen d’ici la fin de la décennie.
Cet investissement est stratégique pour les deux acteurs. Du côté espagnol, Stellantis se positionne sur le marché européen pour répondre à la demande croissante de véhicules électriques, sécurisant son approvisionnement en batteries. L’entreprise réaffirme par là-même la place de l’Espagne comme deuxième producteur européen sur le marché de l’automobile après l’Allemagne. L’implantation de cette usine permet aussi à la Chine de conforter son rôle de leader mondial dans la production de batteries électriques. Ce point soulève toutefois des interrogations quant à la dépendance croissante des États européens aux batteries d’origine chinoise. Alors que la Chine développe en parallèle d’autres projets d’usine en Europe, en Allemagne ou encore en Hongrie, la question se pose de savoir si la proximité des chaînes de production de ces composants garantit un approvisionnement durable pour les entreprises européennes.
Sarah Goyette
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