L’État français a annoncé vouloir remplacer Google par Qwant, l’imposant ainsi comme moteur de recherche par défaut dans toutes les administrations du pays. Ce geste constitue un signal fort de soutien à l’entreprise française, récemment en proie à certaines difficultés. Mais il s’agit avant tout d’une avancée considérable dans la lutte contre la dépendance au moteur de recherche américain Google, roi des GAFAM.
Après des mois de turbulences au sommet de l’entreprise, Eric Léandri, le dirigeant et fondateur du moteur de recherche français, a annoncé quitter son poste le 15 janvier. Les actionnaires historiques de Qwant, le groupe de presse allemand Axel Springer et la Caisse des Dépôts, ont aussi, signé un accord de recapitalisation de la société, témoignant en effet du soutien de l’État français au moteur de recherche. Cet appui date de la création du moteur de recherche en 2013, et prend aujourd’hui une nouvelle forme.
La Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) a pris la décision de faire de Qwant le moteur de recherche par défaut des administrations françaises. Désormais, il sera installé sur tous les ordinateurs et téléphones des fonctionnaires, en lieu et place de Google. Ainsi, en novembre 2019, la Mairie de Paris substituait Qwant à Google sur tous ses ordinateurs, sous l’impulsion de Cédric O.
Le cas Qwant illustre la volonté des administrations françaises de gagner en souveraineté dans le domaine du numérique et de s’émanciper de la tutelle des géants américains. À l’avenir, des acteurs privés pourraient leur emprunter le pas.
Luc Sawaya