Gustave Gauquelin succède à Joffrey Célestin-Urbain, qui était en poste depuis octobre 2018, au poste de chef du Service de l’Information Stratégique et de la Sécurité Économiques (SISSE). Il entre en fonction le 28 avril 2025 pour une durée de trois ans, avec une période probatoire de six mois. Son expérience à l’Agence des participations de l’État et sa connaissance de l’administration pourraient être le signe de retour de la doctrine de sécurité économique par les prises de participation de l’État.
Diplômé de Sciences Po Paris, de la Freie Universität de Berlin, ancien élève de l’ENA et auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), Gustave Gauquelin commence sa carrière à la Direction générale du Trésor en 2009. Il fut, entre autres, chargé des relations économiques bilatérales entre la France et divers pays est-européens, dont la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie. En 2011, il entre à l’Agence des participations de l’État en tant que Chargé de participations Automobile, média et transports maritimes.
À partir de septembre 2014, il devient administrateur suppléant au conseil d’administration de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). En septembre 2017, il devient le directeur général délégué du groupe ADP international, avant d’intégrer le groupe industriel Chargeurs, d’abord en tant que vice-président principal, puis en tant que chef d’exploitation. En 2022, il rejoint l’Agence des participations de l’État pour négocier, avec le constructeur chinois DongFeng, l’investissement de l’État au capital de PSA Peugeot-Citroën.
Cette nomination est peut-être le signe d’un retour d’une doctrine de l’État actionnaire comme outil majeur de la politique de sécurité économique. Le contexte économique plus qu’incertain depuis le retour général des protectionnismes complexifie la tâche pour le nouveau patron de la Sécurité Économique. Là où Joffrey Célestin Urbain avait réussi à moderniser le service et améliorer les capacités de détection d’alertes de sécurité économique, Gustave Gauquelin doit faire face à un contexte économique tendu : croissance des alertes de sécurité économique, prédation d’acteurs économiques plus petits, multiplication des menaces cyber, ou encore contournement des rétorsions commerciales. Face à cette période difficile, pétrie d’incertitudes et de difficultés, le besoin de développer une doctrine d’intelligence économique offensive se fait sentir.
Ce fin connaisseur de l’administration saura-t-il faire poids face au Trésor, garant de la procédure de contrôle des investissements étrangers en France ? Il est en tout cas possible qu’il puisse s’appuyer sur l’ancienne équipe dirigeante sur les aspects Cyber et corruption, alors que son prédécesseur Joffrey Célestin-Urbain vient de prendre la présidence du Campus Cyber.
Clément Bodin
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