La populaire application Zoom devenue outil controversé

Cette période de crise sanitaire oblige les professionnels à adapter leurs méthodes de travail. Dans ce contexte, l’outil de vidéoconférence Zoom est devenu une application incontournable. Cette popularité est pourtant controversée suite à plusieurs polémiques en matière de cybersécurité et protection de la vie privée.

Zoom Video Communications, fondée en 2011, est une société américaine développant un outil de collaboration pour faciliter les conférences à distance. Pour travailler à distance durant le confinement, les entreprises préfèrent souvent utiliser Zoom  pour son utilisation ergonomique et intuitive. Cette crise est donc une opportunité économique pour la société américaine, puisqu’elle compte actuellement 200 millions d’utilisateurs quotidiens en mars 2020, contre 10 millions fin 2019.

Cette popularité a également attiré l’attention des hackers, car diverses polémiques liées à cet outil remettent en question la sécurité et la protection de la vie privée de ses utilisateurs. Le « Zoombombing » (échange d’identifiants de réunions Zoom qui ne sont pas protégées par un mot de passe pour perturber la conversation, allant jusqu’à lancer des incitations à la haine ou à diffuser des contenus pornographiques via l’option de partage d’écran) est devenu un phénomène sur les réseaux sociaux. S’en est suivi un autre scandale impliquant le partage de données avec Facebook pour de la publicité ciblée, ainsi qu’un débat sur la redirection des visioconférences vers la Chine.

Dorénavant, Zoom doit répondre à des enjeux réputationnels et de cybersécurité pour continuer à séduire. Sur le plan technique, une nouvelle mise à jour datant du 5 avril 2020 visant à mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires par défaut, vise à répondre à ces enjeux. Quant à sa réputation, dans de nombreux communiqués l’entreprise assure surveiller la redirection des appels vers la Chine. La direction de l’application n’hésite pas à montrer patte blanche à la justice américaine pour prouver sa volonté de protéger au mieux la vie privée de ses utilisateurs, ainsi que de démontrer sa réactivité pour calmer les inquiétudes de ses clients. Mais malgré la communication entourant les scandales succéssifs de l’outil pour sauvegarder sa réputation, l’application Zoom vient d’être bannie de plusieurs écoles américaines.

L’utilisation controversée de Zoom est certainement une occasion pour les entreprises de trouver d’autres alternatives, telles que des applications françaises comme Jitsi meet ou Tixeo.

Emeline Strentz