En moins d’un mois, la Chine a réussi l’exploit de faire son entrée au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et d’être accusé de « génocide » par le parlement canadien. Outre l’ironie de la situation, cela traduit la conquête silencieuse des organismes internationaux par la Chine.
Le Conseil des droits de l’Homme a été créé le 15 mars 2006 par l’assemblée générale des Nations-Unies. Il compte aujourd’hui 47 membres, dont 15 ont été renouvelés le mardi 13 octobre 2020. Après un vote à bulletin secret des 193 États adhérant, la Chine intègre finalement le conseil des droits de l’Homme. Un succès dû aux excellentes relations qu’entretient le parti communiste chinois avec de nombreux pays d’Afrique.
Ce nouveau statut de l’Empire du Milieu limite les risques d’investigations de la part de ce Conseil concernant le traitement des ouïghours en Chine. Pour rappel, suite à une étude s’appuyant sur les chiffres des administrations chinoises, en octobre dernier le parlement canadien employait le terme de « génocide » pour qualifier les actions menées par la Chine contre cette minorité ethnique.
Malgré quelques protestations, la Chine semble avoir de plus en plus de facilités à imposer ses vues dans les organismes internationaux(comme récemment à l’OMS). L’influence chinoise se fait grandissante, comme le montrent les mentions de plus en plus nombreuses du projet chinois des routes de la soie. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (UNIDO) et l’Union internationale des télécommunications ont toutes un ressortissant chinois à leur tête.
Pour aller plus loin, consultez notre article sur les ambitions chinoises.
Paco Martin