Deux initiatives singulières pour l’intelligence économique

Souvent définie comme un concept abstrait, l’intelligence économique concerne pourtant de nombreux aspects de la vie économique française et concentre une pluralité d’acteurs réunis autour de mêmes objectifs.

Deux illustrations : le rôle local de la gendarmerie nationale et la stratégie régionale d’intelligence économique en Ile-de-France.

La gendarmerie : défenseur de la sécurité économique à l’échelle locale

Eloignés des hautes sphères du pouvoir, les gendarmes disposent d’un contact direct avec les PME trop peu sensibilisées à la nécessité d’une stratégie d’intelligence économique et peu réceptives aux recommandations des grandes institutions telles que la D2IE. Cette action se complète avec celles du Medef local, des Chambres de commerce et d’industrie ou de la CGPME.

De manière générale, la mission de la gendarmerie nationale française est de « sécuriser les biens et les personnes ». Durant leur préparation au concours, les futurs gendarmes reçoivent une formation à la sécurité économique (20 heures). Leur objectif est de sensibiliser sur le terrain les chefs d’entreprise comme les salariés. Les gendarmes observent souvent que ces personnes n’ont pas conscience de détenir des informations stratégiques, qui pourraient intéresser les concurrents. Les vols d’ordinateurs, atteintes aux brevets ou à la sécurité économique après des intrusions « consenties » sont pourtant nombreux.

Xavier Leonetti, chef d’escadron à la direction générale de la Gendarmerie nationale, en charge de l’intelligence économique, indique qu’un cinquième du travail de la cellule intelligence économique de la gendarmerie consiste à « faire remonter » des informations sensibles ou des potentielles atteintes à la sécurité économique aux institutions nationale en charge de ces dossiers. Par ailleurs, le travail de sensibilisation est une tâche ardue puisque 70% des attaques concernent des entreprises de moins de 500 salariés, principalement dans le secteur de l’énergie, l’automobile ou l’aéronautique.

Le chef d’escadron conclut en indiquant que « Notre principal obstacle est l’acceptation culturelle de la sécurité. Pour les entreprises, mettre en place une politique de sécurité est considérée comme un coût, et la question récurrente est de savoir combien cela va leur rapporter. Sauf que la sécurité ne fait pas gagner de l’argent, elle évite d’en perdre ».

 

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