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Retour sur le salon du Made in France

Du vendredi 09 novembre au dimanche 11 novembre s’est tenu à Paris, espace Champerret le salon du Made In France, nommé MIF Expo. Au cours des trois jours de cette première édition, le MIF Expo a accueilli plus de 15 000 visiteurs

Ce salon a rassemblé plus de 80 exposants, de secteurs d’activités très différents, car on trouvait des entreprises françaises du textile, de la mode, de la déco, du luxe en passant par l’enfance, l’horlogerie, la coutellerie et quelques produits alimentaires.
Le principe de ce salon, est de promouvoir les marques ayant des produits fabriqués en France, tout en offrant à ces dernières une fenêtre commerciale intéressante. En effet, la plupart de ces entreprises, sont des PME ou des TPE provinciales, souvent jeunes (polo « Mon petit polo français ») ou renaissantes (chaussettes « Labonal»), donc ce salon est une occasion idéale pour promouvoir la notoriété et dynamiser les ventes de ces entreprises.
Le concept visait à inciter les consommateurs français à un peu plus de patriotisme afin de consommer français.
Concernant les ventes, un astucieux principe consistait à rembourser le billet d’entrée d’une valeur de 10 € pour l’achat d’un article sur le salon.

Concernant les personnes politiques, la plupart ont fait le déplacement, à commencer par le ministre du Redressement Productif Arnauld Montebourg pour l’inauguration du salon (le vendredi matin), suivi de Marine Le Pen le samedi matin.
Pour Arnauld Montebourg qui était récemment apparu en marinière de chez Armor Lux  avec le robot Moulinex,   puis après le rapport Gallois sur la compétitivité, il s’agissait de donner un signal fort. En effet, le ministre du Redressement Productif se devait de relayer avec enthousiasme une initiative telle que le salon du MIF, afin d’appuyer la politique du gouvernement actuel.
Pour Marine Le Pen, sa visite du samedi matin fut surtout pour elle l’occasion de pointer les problèmes liés aux réglementations émanant de l’Union Européenne qui freinent la ré industrialisation de la France, puis de fustiger l’Etat Français concernant l’utilisation des finances publiques, qui selon elle, devraient être utilisées pour acheter prioritairement des produits fabriqués en France.

Ces visites politiques ont été pour les exposants et pour les organisateurs perçues comme un véritable encouragement. Bien entendu, nombreux seront ceux qui parleront de récupération politique à des fins électorales, mais néanmoins, le succès du retour du « made in France » passe inéluctablement par la politique. Alors au delà des querelles de parti, tous les soutiens et toutes les initiatives sont nécessaire, pour aboutir à la réussite de ce projet.
Le rôle des politiques lors de ce salon, est d’inciter les consommateurs au patriotisme économique. Les thématiques développées pour cela sont la création d’emplois (dont des emplois industriels), réduisant le chômage et la fracture sociale, de même que le volet environnemental (bilan carbone d’un produit).

D’ailleurs, à propos de la dénomination du salon et de l’appellation « Made In France », qu’en est-il de ce terme en réalité ? Car pour participer au salon du Made In France, les exposants devaient remplir une fiche détaillée sur l’origine des composants, de la fabrication et de l’ensemble du produit (conception, packaging, etc.). Très souvent, ces produits sont associés à des labels, bien qu’on ne dispose pas de critère ni de cadre légal pour définir le concept du « Made In France » (pire, l’Union Européenne ne permet pas de faire un label d’Etat).  Ces labels, tous plutôt assez explicites, peuvent parfois jouer sur les mots, avec des nuances, voir un certains flou.

On dénombre environs une vingtaine d’appellations sur le concept « made in France », dont certaines avec des accointances régionales.
Il faut se méfier de certaines mentions, ou labels, qui s’approprient le vernis « français » alors qu’une étape, un composant ou une partie mineure du produit  seulement est issue du territoire national.
Donc, on peut affirmer qu’il existe des labels « made in France » plus sérieux que d’autres. Pour estimer la fiabilité d’un de ces labels, il est utile de vérifier les sources d’où émanent ces labels, car le lobbying fait rage en ce secteur. Un label issu d’un groupe d’entreprise sera plus suspicieux qu’un label issu d’un ministère.
De plus, on a du mal à définir les critères pour attribuer un label « made in France ». Faut-il se baser sur la provenance des matières, les lieux de transformations ? Et le tout dans quelles proportions, peut on tolérer une part minime de ces éléments venant hors du territoire national? Car tout ne peut provenir du territoire national. Prenons par exemple le domaine du chocolat, il existe de nombreux artisans chocolatiers fabriquant et commercialisant des chocolats en France (donc « made in France »), mais la matière première, le cacao, est forcément importée de l’extérieur. Et à contrario, un véhicule d’une grande marque automobile historique française, conçu en France mais fabriqué hors de France dans un pays de l’Union Européenne ne pourra pas vraiment être estampillé « made in France » malgré son logo et sa promesse commerciale.

Concernant le salon Made In France, Fabienne Delahaye, commissaire général du salon se base sur les labels  du réseau « La Fabrique hexagonale » (site non marchand, recensant les sociétés qui fabriquent ou qui font fabriquer en France), le label "Entreprise du patrimoine Vivant » (marque du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie). De ces labels, on remarque que le nom du label ne contient pas le mot "France". Gage de sérieux pour déterminer un label de qualité ?

Harold Blanot