La crise qui s’abat sur Boeing et son aéronef 737 Max, depuis les accidents de Lion Air et Ethiopian, ainsi que le discrédit porté sur la FAA (Federal Aviation Administration, administration de l’aviation civile aux États-Unis) représentent une chance que pourrait saisir Comac (Commercial Aircraft Corporation of China) pour bousculer le duopole Airbus/Boeing. C’est l’occasion pour la Chine d’imposer au monde les règles de sa propre administration de sécurité aérienne. D’ici 2025, elle représentera 30 % du marché mondial, et environ 80 % de la croissance du trafic aérien. Elle pourrait donc être en mesure de dicter ses conditions aux grands acteurs de l’aéronautique. À moyen terme, Pékin tentera d’introduire dans le duopole son biréacteur moyen-courrier, le C919, et pourrait chercher à aiguillonner la FAA et l’Aesa (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne) pour le faire certifier.