Crypto-monnaies, crypto-actifs… ces actifs virtuels sont définis par l’Autorité des marchés financiers comme « des actifs numériques virtuels qui reposent sur la technologie de la blockchain à travers un registre décentralisé et un protocole informatique crypté ».
Selon Bercy, « sur le plan juridique, une crypto-monnaie n’est pas une monnaie : elle ne dépend d’aucune institution, ne bénéficie d’aucun cours légal dans aucun pays ce qui rend l’évaluation de sa valeur difficile et ne peut être épargnée donc constituer une valeur de réserve ».
Créées et développées dans un espace virtuel (5023 monnaies électroniques en 2021) par des « miners », stockées dans un coffre-fort électronique, elles échappent à la législation qui régit le marché monétaire et exposent les investisseurs à des risques multiples : piratage informatique, création d’une bulle spéculative, enfin blanchissement des capitaux.
En effet, la crypto-sphère offre une échappatoire aux sanctions internationales car permet d’envisager des partenariats financiers dans un espace non-lié au dollar ou à l’euro. La cryptomonnaie est ainsi au cœur des négociations entre la Russie et l’Iran dès février 2023, avec l’objectif de créer le stablecoin commun indexé sur le cours de l’or et non sur le dollar.
Selon Christian de Boissieu, à terme, les deux systèmes vont coexister dans un double niveau, concurrentiel et complémentaire. Cependant « face à l’essor et à la multiplication des cryptomonnaies, les banques centrales, avec la bénédiction des gouvernements, ont réagi en annonçant le lancement de monnaies banques centrales, donc publiques, digitales ».
Invité le 31 mai à 18h30 par la Commission Économie et Défense de l’AA-IHEDN, Christian de Boissieu, professeur émérite d’économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, vice-président du Cercle des Économistes, interviendra sur le thème « La nouvelle guerre des monnaies : souveraineté monétaire, cryptomonnaies et pouvoir des devises ».