Stargate : l’ambition technologique de Donald Trump

Le 21 janvier 2025, Donald Trump a dévoilé un ambitieux projet d’intelligence artificielle baptisé « Stargate ». Ce dernier est destiné à renforcer la souveraineté technologique des États-Unis.

Cette annonce survient à peine un jour après l’annulation par décret d’un règlement sur la sécurité de l’IA, adopté sous la présidence de Joe Biden. Doté d’un budget colossal de 500 milliards de dollars sur quatre ans, dont une première tranche de 100 milliards est déjà engagée, le projet repose sur une coentreprise impliquant Oracle (le spécialiste du cloud), OpenAI et le conglomérat japonais SoftBank. Ce partenariat vise notamment la construction d’infrastructures comme des data center au Texas, répondant à l’explosion des besoins en traitement de données pour l’IA générative. Donald Trump a également souligné les applications potentielles en santé et dans d’autres secteurs clés, tout en promettant la création de 100 000 emplois pour stimuler l’économie américaine.

Le projet « Stargate » suscite cependant des critiques et des interrogations quant à sa faisabilité. Elon Musk, chargé d’une mission gouvernementale de réduction des dépenses publiques, a exprimé ses doutes sur la capacité financière des partenaires de la coentreprise, soulignant que ces derniers ne disposent pas des ressources nécessaires pour soutenir un projet d’une telle envergure. La rivalité personnelle entre Musk et Sam Altman, patron d’OpenAI, complique ce lancement. Musk, qui dirige xAI, concurrent direct d’OpenAI, a en effet multiplié les accusations et plaintes à l’encontre de Sam Altman, tandis qu’OpenAI continue de collaborer étroitement avec Microsoft, qui détient 49% de son capital. Par ailleurs, le soutien financier d’acteurs internationaux comme MGX des Émirats arabes unis et Nvidia, leader des semi-conducteurs, interroge sur les véritables bénéficiaires stratégiques de ce programme.

Si l’annonce a galvanisé les marchés, avec une hausse de 7 % de l’action d’Oracle, la viabilité des investissements et des promesses d’emploi reste incertaine. La dépendance à des partenaires privés et étrangers, combinée à des engagements financiers flous, pourrait compliquer la réalisation d’une IA véritablement souveraine. 

Rochambeau Lou pour le club Data de l’AEGE.

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