Il semble donc naturel de rapprocher la démarche de KM d’une stratégie d’Intelligence Economique. Même si les processus de mise en œuvre de l’IE et du KM sont semblables leurs sources sont toutefois très différentes. Dans un environnement hyper compétitif la gestion externe et interne de la connaissance est, au même titre que la maîtrise de l’information, un enjeu stratégique de l’entreprise. Savoir-faire et information utile sont indissociables car ils se nourrissent l’un de l’autre. Le KM est donc une discipline transversale et pluridisciplinaire qui s’appuie à la fois sur le système d’information interne à l’organisation, mais aussi sur ses pratiques externes d’Intelligence Economique et Concurrentielle. Or très souvent, seule l’une ou l’autre de ces disciplines est maîtrisée. Ce qui, dans le premier cas favorise la capacité de réutilisation de l’information utile mais limite de fait ses facultés d’innovation. Dans le second cas, la forte adaptabilité aux nouveaux besoins et la volonté constante de faire évoluer les méthodes et concepts employés, limite aussi les possibilités de réutilisation de « best practice ».
Dans le cas du KM, il s’agit de pérenniser le savoir faire de l’organisation et le rendre en permanence accessible à l’ensemble des acteurs. La mise en œuvre d’une gestion efficace de la connaissance est liée à la maîtrise des deux variables que sont l’information et le savoir-faire. La première doit servir de matière première au système d’information. La réappropriation de l’information pertinente par les acteurs de l’organisation via le système d’information doit permettre de répondre à ce besoin. La deuxième problématique repose sur la mutualisation à la demande de l’expertise et du savoir-faire par la mise en place d’un réseau virtuel d’échange. Le KM est donc une discipline transversale et pluridisciplinaire qui s’appuie à la fois sur le système d’information interne à l’entreprise, ainsi que sur ses pratiques d’Intelligence Economique et Concurrentielle. Elle lui permet donc d’appliquer sa stratégie par la valorisation des connaissances résultant de ces deux approches. Or très souvent, seule l’une ou l’autre de ces disciplines est maîtrisée. Ce qui, dans le premier cas favorise la capacité de réutilisation de l’information utile mais limite de fait ses facultés d’innovation. Dans le second cas, la forte adaptabilité aux nouveaux besoins et la volonté constante de faire évoluer les méthodes et concepts employés limite aussi les possibilités de réutilisation de « best practice ». IE et KM sont donc deux activités intervenant de manières tout à fait complémentaires au cours du cycle du renseignement. Lorsque la première devra déterminer le positionnement stratégique au cours de phase de l’identification des besoins, le KM devra mettre en évidence et identifier les ressources et compétences disponibles au sein de l’organisation. Lors de la collecte de l’information l’IE identifiera les vulnérabilités et définira le plan de renseignement alors que le KM organisera les collecteurs de l’information. Troisième étape décisive du cycle du renseignement, le traitement de l’information sera assuré par le système d’information. Via son référentiel de compétence et de connaissance le KM favorisera la consolidation des connaissances acquises. Enfin en dernière lieu, le KM devra permettre la capitalisation des connaissance en fonctions des réels besoin et moyens de l’organisation afin que le cycle du renseignement puisse à nouveau démarrer. Au cœur du KM se trouve le management intermédiaire qui sert à la fois d’émetteur et de récepteur de l’information dans ces flux verticaux au sein même de l’organigramme. Par ailleurs, la transversalité de l’activité de KM lui confère aussi le rôle de liant ou de passerelle entre les principaux acteurs de l’organisation. Au-delà d’une simple boite à outils permettant dans les meilleurs cas la création de valeur, le KM est aujourd’hui un réel critère d’évaluation de la performance des organisations au même titre que leurs données financières. Cette activité organise en effet le patrimoine informationnel de l’organisation (les savoirs et savoir-faire) qui au-delà de ses actifs lui procure sa réelle valeur ajoutée.