La tertiarisation de l’économie, amplifiée par l’explosion des services liés à l’arrivée d’Internet, a mis en évidence les défauts structurels des normes comptables dans la captation de la valeur globale de l’entreprise. En effet, la très grande majorité de la capitalisation boursière des entreprises cotées est constituée par des actifs immatériels, ce qui implique nécessairement un écart (de plus en plus important) entre « valeur de marché » et « valeur comptable ». Concept économique et non comptable, le capital immatériel n’a pas vocation à être valorisé quantitativement mais évalué qualitativement. C’est son suivi dans le temps et l’amélioration de sa qualité qui sera source de valeur durable. Dans cette optique, la mesure de sa qualité passe par celle de chaque indicateur, comme la mise en place d’une politique de veille (technologique, concurrentielle, stratégique), la mesure de la satisfaction des clients envers les produits et les collaborateurs, les supports d’information pour les clients (newsletter, extranet, …), le budget consacré à la R&D et bien d’autres.
Depuis le 1er janvier 2005, toutes les sociétés cotées de l'Union Européenne sont tenues de présenter les comptes consolidés en conformité avec les nouvelles normes IAS/IFRS. Cette décision vise à garantir l'information financière destinée aux investisseurs et à faciliter l'évaluation globale des entreprises. Ceci implique nécessairement pour l’entreprise de prendre de plus en plus en compte ses actifs incorporels, tout en développant des techniques de valorisation applicables à certains indicateurs comme les marques ou les brevets. Cependant le savoir-faire d’une équipe reste encore très difficile à valoriser. Mais la tendance est là, et elle va vers une valorisation globale et quantitative. Le capital immatériel a cette capacité de révéler les potentialités futures de l’entreprise, mais aussi de conserver la trace des stratégies passées. Qu’il soit valorisé ou qualifié, il est aujourd’hui essentiel d’intégrer le capital immatériel au tableau de bord stratégique de l’entreprise.