Capital immatériel

Définition

Le capital immatériel représente l’ensemble des actifs immatériels de l’entreprise : des actifs identifiables séparément et qui participent à la rentabilité présente et future de l’entreprise, mais dont la valeur n’apparaît pas dans son bilan. Selon la classification en vigueur, le capital immatériel se décompose en trois catégories de facteurs d’appréciation : • Le Capital Humain, « l’Homme dans l’entreprise » (expérience, formation, capacité de direction, relations interpersonnelles, motivation, etc.) ; • Le Capital Structurel, « Tout ce qui reste dans l’entreprise à la fin de la journée » (la culture de l’entreprise, la communication interne, l’organisation, l’innovation, etc.) ; • Le Capital Relationnel, « Tout ce qui relie l’entreprise à son environnement » (les relations avec les actionnaires, les partenaires, les clients, les fournisseurs, la société, etc.). La valeur globale d’une entreprise repose sur un savant dosage de ces différents types de ressources productives, mais aussi sur sa capacité dynamique à les combiner, les renouveler, les développer, etc. Ainsi, ce n’est pas nécessairement l’entreprise la plus riche en ressources qui l’emporte et qui dispose de la plus grande valeur car le capital immatériel est devenu le concept économique associé à l’essentiel de la valeur de l’entreprise.

Enjeux

La tertiarisation de l’économie, amplifiée par l’explosion des services liés à l’arrivée d’Internet, a mis en évidence les défauts structurels des normes comptables dans la captation de la valeur globale de l’entreprise. En effet, la très grande majorité de la capitalisation boursière des entreprises cotées est constituée par des actifs immatériels, ce qui implique nécessairement un écart (de plus en plus important) entre « valeur de marché » et « valeur comptable ». Concept économique et non comptable, le capital immatériel n’a pas vocation à être valorisé quantitativement mais évalué qualitativement. C’est son suivi dans le temps et l’amélioration de sa qualité qui sera source de valeur durable. Dans cette optique, la mesure de sa qualité passe par celle de chaque indicateur, comme la mise en place d’une politique de veille (technologique, concurrentielle, stratégique), la mesure de la satisfaction des clients envers les produits et les collaborateurs, les supports d’information pour les clients (newsletter, extranet, …), le budget consacré à la R&D et bien d’autres.

Perspectives

Depuis le 1er janvier 2005, toutes les sociétés cotées de l'Union Européenne sont tenues de présenter les comptes consolidés en conformité avec les nouvelles normes IAS/IFRS. Cette décision vise à garantir l'information financière destinée aux investisseurs et à faciliter l'évaluation globale des entreprises. Ceci implique nécessairement pour l’entreprise de prendre de plus en plus en compte ses actifs incorporels, tout en développant des techniques de valorisation applicables à certains indicateurs comme les marques ou les brevets. Cependant le savoir-faire d’une équipe reste encore très difficile à valoriser. Mais la tendance est là, et elle va vers une valorisation globale et quantitative. Le capital immatériel a cette capacité de révéler les potentialités futures de l’entreprise, mais aussi de conserver la trace des stratégies passées. Qu’il soit valorisé ou qualifié, il est aujourd’hui essentiel d’intégrer le capital immatériel au tableau de bord stratégique de l’entreprise.