Eric Dacheux, spécialiste de la communication institutionnelle, effectue une approche intéressante du terme de communication et met en avant 4 critères. L’espace : il distingue ici la communication entre deux personnes occupant le même espace, (« communication présentielle ») avec la « communication à distance » de deux entités éloignées ; Le temps : de la même manière on pourra différencier la communication instantanée de la communication décalée qu’il qualifie respectivement de communication « synchrone » et de communication « asynchrone » ; La technique : on va pouvoir qualifier la communication en fonction du support que celle ce utilise pour transmettre l’information ; La situation de communication : la communication « unidirectionnelle » décrit une communication à sens unique, au sein de laquelle l’interlocuteur ne peut répondre. La communication « interactive » implique l’échange mutuel d’informations par deux ou plusieurs acteurs. On peux ajouter à cela les trois grands territoires de la communication : les médias, les télécommunications et l’informatique. Les médias – Editions, radios, presse, télévision- sont les plus anciens. Ses modes de communication couvrent une sphère très importante. Les télécommunications, du télégraphe au téléphone, ces services ont pour objet la transmission de message. L’informatique, assimilé aux techniques de communication moderne et au traitement de l’information. Son caractère mondialisé et instantané constitue son évolution la plus récente. Armand Mattelart nous décrit le processus de la mondialisation de la communication depuis ce qu’il estime être son point de départ : l’invention du télégraphe. La mise en place de câbles sous-marins, le développement de la presse et des chemins de fer sont autant d’innovations techniques qui nous amènent à l’omniprésence de la communication dans notre société moderne L’importance que l’on attribue à la communication est également bouleversée. Philippe Breton et Serge Proulx exposent bien cette évolution : « De tout temps, les techniques de communication ont existé et ont été utilisées, cependant le discours qui fait de la communication une valeur centrale, à laquelle il est nécessaire de recourir pour résoudre toute sorte de problèmes sociaux et économiques, est, quant à lui, d’apparition historique récente ». La perception de l’environnement passe aujourd’hui par le biais d’un des trois territoires de la communication. Le caractère omniprésent de la communication et la surcharge d’informations amène les différentes entités à cibler la qualité et la maîtrise de cette communication. Bien maîtriser cette notion et avoir la capacité de se faire comprendre par son interlocuteur, c’est savoir à qui on s’adresse, par quel vecteur de transmission, et de quelle manière.
Dans la même lignée que Dominique Wolton, on peut considérer que la surabondance d’informations multiplie les risques de mensonges, d’erreurs, et de désinformation. En effet, les nouvelles techniques de l’information ont tout d’abord permis de supprimer les intermédiaires, filtres supposés réduisant les risques de mensonges. Cette modification entraîne un contrôle moins important quant à la véracité de l’information transmise. Ensuite, l’accélération de la transmission d’information engendre une rapide assimilation d’une forte quantité de données par les récepteurs. Cela les expose à une interprétation de ces informations motivée par l’émotion engendrant un manque de discernement évident. Les nouvelles techniques de l’information fragilisent l’entreprise de différentes manières : D’une part, elles sont davantage vulnérables aux rumeurs concernant leurs activités ; l’opinion publique étant face à une surcharge d’information direct (blog/site internet/mail…), elle est plus disposée à détenir une information, mensongère ou véridique concernant l’entreprise. D’autre part, les entreprises risquent une mauvaise analyse et interprétation de leur environnement en raison de la circulation d’une quantité d’information plus importante et plus difficilement vérifiable. L’utilisation de la communication devient donc à la fois une opportunité et une menace pour l’ensemble du secteur économique. Hormis la nécessité d’adaptation à la forte accélération du cycle économique en raison de l’instantanéité de la communication entre les acteurs du marché, la révolution de la communication lance un nouveau défi aux entreprises. Cette révolution constitue une opportunité car c’est un moyen efficace d’augmenter leur capacité d’analyse et de compréhension de leur environnement, ainsi que leur capacité à identifier les menaces potentielles et d’entamer une communication proactive. On peut citer l’exemple de l’affaire Brentspar : Greenpeace, par anticipation à la publication du rapport d’experts (démontrant son erreur d’analyse quant aux conséquences du démantèlement de la plateforme pétrolière de Shell), fit un communiqué reconnaissant son erreur. De cette manière, l’ONG circonscrit le risque inhérent à cette information et marginalisa son impact sur sa réputation et sa crédibilité. Les organisations se doivent de préempter et de circonscrire les territoires de communication afin de remédier aux risques informationnels.