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Travail industriel à l’ère du numérique, se former aux compétences de demain

Lors des Journées de l’Economie du 8 au 10 novembre 2016 organisées à Lyon, l’équipe du Portail de l’IE a eu l’occasion de rencontrer les acteurs de la Fabrique de L’industrie et notamment Louisa Toubal venue participer à la conférence « Robotisation, numérique : quel avenir du travail dans l’industrie ? ».

La Fabrique de l’industrie est un think-tank créé en octobre 2011 par des fédérations industrielles, l’UIMM, le Cercle de l’industrie et le GFI, rejoints depuis par le GIM, pour que la réflexion collective sur les enjeux industriels gagne en ampleur et en qualité. Bien que créée par des industriels, la Fabrique est une entité indépendante, c’est un centre de ressources et de débat. L’indépendance est garantie par son conseil d’administration et de surveillance composé de chercheurs, de dirigeants de grands groupes et de syndicalistes.
La première mission de la Fabrique est l’élaboration de rapports plutôt académiques sur l’industrie, en interrogeant les acteurs de terrain pour multiplier les points de vue, les confronter et en faire une synthèse. Cela permet de faire émerger les failles, les bonnes pratiques et de mettre en place des leviers. 

Un deuxième pan consiste dans l’organisation de conférences pour communiquer sur les études, ou pour communiquer avec les jeunes sur le secteur industriel et les enjeux de demain.

A l’occasion des Journées de l’Economie, Louisa Toubal est venue présenter sa dernière publication, co-écrite avec Thibault Bidet Mayer : : « Travail industriel à l’ère du numérique. Se former aux compétences de demain ».

Le numérique. Ce terme est au cœur des débats actuellement. De nombreuses questions se posent, tout le monde tente d’apporter son grain de sel, quant à son impact technologique sur l’industrie d’aujourd’hui. Or, un aspect de cette mutation est trop souvent négligé : les enjeux humains et organisationnels. 

Cet ouvrage propose une étude, basée sur une quarantaine d’auditions d’acteurs du monde industriel. On y retrouve notamment Airbus, la SNCF, Sanofi, le Conseil National de l’industrie, le Conseil économique, social et environnemental, General Electric et beaucoup d’autres. De nombreux thèmes y sont abordés : l’impact de l’automatisation et de la digitalisation sur l’emploi, l’organisation du travail et les modes de management, en passant par l’évolution du travail au sein cette industrie en pleine mutation, les nouvelles compétences attendues ainsi que les nouveaux enjeux de la formation initiale et continue. 
Véritable défi pour l’industrie et les hommes aujourd’hui, un  plan d’action doit être mis en place afin d’assurer une transition en douceur vers cette nouvelle ère. Les initiatives doivent être exécutées sur différents niveaux : à l’échelle des territoires, à celle des entreprises et à l’échelle humaine. Le gouvernement doit anticiper et accompagner les territoires dans cette mutation grâce à des aides et services pour les entreprises (gestion territoriale des emplois & compétences, services en charge de développement économique & de la formation, partenaires sociaux, fédérations professionnelles etc). Ainsi, les entreprises seront plus à même de faire face à l’impact du digital sur leur organisation ; en termes de structure, modes de travail et collaboration afin d’ajuster leur gestion de ressources humaines. Enfin, il sera nécessaire de proposer des formations continues, pour subvenir aux besoins de nouvelles compétences numériques et transversales, contrecarrer l’obsolescence rapide des connaissances et des pratiques et mettre à jour leurs compétences. Tout ceci sera facilité par l’usage des nouveaux outils du numérique d’apprentissage : MOOC, SPOC, vidéos de démonstration, forums… mis à disposition des entreprises et particuliers. 
On assiste depuis quelques années à la multiplication des plateformes de type MOOC afin d’intégrer l’apprentissage en continu au sein des entreprises et former les collaborateurs à mesure des mutations de leurs métiers. Le Portail vous présentait d'ailleurs récemment le MOOC de sensibilisation à la protection des informations sensibles. 
 L’association de ces trois parties prenantes est plus qu’indispensable au bon déroulement de cette mutation, l’une ne pouvant fonctionner sans les autres. 

Une véritable refonte de l’industrie est en marche. Son succès repose donc sur le système éducatif qui doit adapter ses formations, modifier la manière dont elles sont dispensées, et les actualiser régulièrement. L’homme doit être baigné dès le plus jeune âge dans le numérique et doit développer des aptitudes à « apprendre à apprendre ». La transformation ne fait que commencer.

Ambre Azalbert et Jehna Levine