La visite d’Emmanuel Macron à Doha : une opportunité pour les industriels français de la défense

Ce jeudi 7 décembre, Emmanuel Macron se rendra à Doha après une visite à Alger. Ce sera l’occasion pour le Président français de rencontrer l’Émir du Qatar, venu à Paris le 15 septembre dernier.

Cette journée pourrait se révéler particulièrement bénéfique pour l’économie française, notamment pour son industrie de défense. En effet, cela fait plusieurs mois que la France négocie, avec le Qatar, des contrats de plusieurs milliards d’euros qui concernent le secteur civil et le secteur militaire. Il est donc probable que Paris et Doha concluent plusieurs autres contrats ce jeudi.

 

Un contrat, d’un montant de 3 milliards d’euros, porte sur l’exploitation du futur métro automatique de Doha. Le consortium français « Keolis – RATP Dev » est pressenti pour créer une première partie du métro et l’exploiter. Un accord de principe aurait même été acté. Ainsi, les Français l’emporteraient face au consortium allemand « Deutsche Bahn – Arriva ». En revanche, la société qui exploitera le futur métro ne sera détenue qu’à 49% par le consortium français. C’est l’entreprise locale, Hamad Group, qui sera majoritaire.  

 

On retrouve au centre de toutes les attentions l’achat potentiel de 12 avions Rafale. En effet, en mai 2015, le Qatar avait conclu l’acquisition de 24 appareils Rafale, une transaction qui comprenait une option portant sur 12 avions de combat supplémentaires. Fin novembre, le ministre des Armées, Florence Parly, se confiait sur la tenue de négociations depuis de longs mois et indiquait qu’une levée d’option par Doha serait fort probable. Par ailleurs, le ministre s’est exprimé sur l’intérêt du Qatar d’acquérir 300 VBCI, des véhicules blindés d’infanterie produits par Nexter, pour un montant d’environ 2 milliards d’euros. Enfin, la visite du Président français sera un bon moyen pour la France d’avancer dans les négociations d’une vente de 22 hélicoptères NH90.

 

Ces contrats d’armement pourraient soulager la balance commerciale de la France. Toutefois, Paris doit rester prudent. Les États de la région ont rompu leur relation avec le Qatar qu’ils accusent de soutenir des groupes islamistes radicaux. Depuis juin dernier, Doha se retrouve isolé et cette situation met la France face à un contexte diplomatique délicat. Cette dernière doit maintenir ses relations avec le Qatar, un important partenaire qui a investi environ 25 milliards d’euros en 2015 tout en évitant de se mettre les autres pays de la Péninsule Arabique à dos, en particulier l’Arabie Saoudite.

 

Amaury GATINOIS – DUSEAUX