La refonte du CISSE annoncée par Bruno Le Maire

Refonte du CISSE et de ses liens avec la DGE : tous les éléments de réponse de M. le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à la question de Guillaume Kasbarian, député LREM de Chartres et rapporteur de la commission d’enquête sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle sur la prospective en matière d’Intelligence économique.

« Beaucoup des technologies les plus sensibles aujourd’hui peuvent être développées par de toutes petites structures économiques sur des champs particuliers » a commencé par rappeler le ministre. En effet, si les géants de la « Tech’ » sont souvent à l’initiative des avancées les plus significatives en matière d’I.A., in fine les plus visibles, un certain nombre de petites entreprises travaillent à populariser et diffuser les avancées techniques. À titre d’exemple, la question de la reconnaissance vocale par l’I.A. et ses potentielles évolutions (traductions, accessibilité par tous, etc.) ne sauraient être uniquement le fait des plus grands : ainsi, Orange fait appel a de petites entreprises pour développer des solutions en la matière. Bruno Le Maire entend donc remettre les entreprises (TPE, PME) au centre du débat.

En outre, la question posée par M. Kasbarian faisait essentiellement référence à l’aspect prospectif de l’Intelligence économique : comment faire évoluer la France en même temps que la discipline ? Là aussi, le résident de Bercy a plusieurs réponses à apporter. Les organismes chargés de l’Intelligence économique en France se cristallisent à travers le SGDN (pour le volet économique et défense nationale) et le CISSE (Commissariat à l’Information Stratégique et la Sécurité Économiques). Dans l’optique de supprimer les échelons inutiles et de donner les pleins pouvoirs au CISSE en matière d’IE, Bruno Le Maire entend fusionner ce dernier avec le poste de Directeur général des entreprises (DGE). De plus, il souhaite que l’ensemble de ces outils de l’IE fasse l’objet d’un rapport régulier aux plus hautes sphères (présidence) et favorise la création d’un conseil de Défense économique.

« Nous travaillons sur une réorganisation en profondeur de l’outil de l’IE, qui doit être évidemment placé sous l’autorité du Président de la République et qui doit reposer sur des instruments plus efficaces où chacun prend ses responsabilités » souligne alors le ministre en fin d’allocution.

Rappelons enfin que la Commission d’enquête sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle, via son rapporteur M. Kasbarian, a remis un rapport ce jeudi 19 avril à François de Rugy. Ce rapport recense une liste de dix commandements, dont l’objectif est « de garantir le développement et la préservation des fleurons industriels nationaux ».

  1. Revaloriser l’image de l’industrie et renforcer la formation
  2. Rendre le pays attractif pour les investisseurs
  3. Faire grandir les entreprises en réorientant l’épargne vers l’industrie
  4. Recentrer l’actionnariat de l’État sur l’Industrie
  5. Préparer les transitions industrielles (IA, Big Data, …)
  6. Améliorer le contrôle des investissements étrangers
  7. Contrôler les engagements pris par les investisseurs et alourdir les sanctions
  8. Être crédible sur le plan de la moralisation de l’activité économique
  9. Élargir le champ du renseignement économique dans l’industrie
  10. Initier une politique européenne de protection de l’industrie.

 

Léo Coqueblin – Le Portail de l'IE