La Lettre A, quotidien en ligne dédié aux logiques d’influence dans l’exercice du pouvoir, a indiqué le mardi 22 mai l’existence d’une commande du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) à destination de la promotion Clémenceau de l’ENA concernant l’Intelligence économique française. Non content de « l’éparpillement des moyens alloués à l’Intelligence économique », le Premier ministre a décidé de s’en remettre à la dernière promotion d’énarques.
Si l’on en croit le quotidien, le rapport serait destiné à analyser 15 ans de faiblesses dans le secteur de l’Intelligence économique pratiquée par la sphère publique. Sont notamment pointés du doigt la multiplication des instances censées régir cette discipline au niveau étatique, l’accroissement des risques de déstabilisation étrangers et le manque d’efficacité des réponses. Cela fait suite aux interventions d’avril du député G. Kasbarian et de Bruno Le Maire, considérant une refonte des instances ayant autorité en la matière. Était notamment en question la fusion du SISSE et de la DGE.
« “L’organisation de l’État est marquée par une instabilité qui nuit profondément à l’efficacité de son action. En effet, les changements fréquents de responsables s’accompagnent systématiquement d’une modification du rattachement de la structure chargée de la sécurité économique”, pointe le SGDSN, qui assiste le Premier ministre Edouard Philippe en matière de sécurité et défense. » peut-on lire sur La Lettre A.
Il semble aujourd’hui que l’État soit décidé à réformer les instances d’Intelligence économique installées au plus haut niveau politique. Apprenant du passé (affaire Alstom, Technip, …) et conscient des risques qui pèsent toujours plus fortement sur ses entreprises (notamment en Iran), c’est directement Matignon qui prend le sujet à bras le corps, ramenant sur le devant de la scène la création d’un « Conseil national de l’Intelligence économique ».
Léo Coqueblin