La France et le gouvernement de Canberra ont signé ce lundi 11 février un contrat de « partenariat stratégique ». Ce contrat faramineux vise à remplacer les actuels sous-marins australiens vieillissants de classe Collins, par des modèles Barracuda équipant la Marine Nationale.
Le Premier ministre australien Scott Morrison et la ministre des Armées Florence Parly ont gravé dans le marbre l’accord existant entre les deux pays depuis 2016. C’est en avril 2016 que Naval Group (ex DCNS) avait remporté le contrat de renouvellement de la flottille de sous-marins australiens. Le groupe français, détenu à (97%) par l’Etat français et le groupe Thalès, était en concurrence avec le groupe allemand TKMS et l’alliance japonaise de Mitsubishi et Kawasaki. Les liens unissant la France et l’île-continent sont illustrés par la formule du président de la République Emmanuel Macron parlant d’axe « Paris-Delhi-Canberra ».
Ce partenariat n’incluant pas l’Empire du Milieu a bien pour but de contrer les ambitions hégémoniques de Pékin. La fourniture de ces sous-marins doit permettre à l’Australie d’affirmer sa position dans la région notamment face à l’emprise chinoise. Pékin réaffirme son omnipotence en mer de Chine, à l’égard de l’archipel des îles Spratleys en particulier, par la création d’îlots artificiels militarisés. En effet l’empire de la soie considère que sa sphère d’influence englobe l’intégralité de la mer de Chine Méridionale. Les eaux du Nord et de l’Est du pays sont en effet le théâtre de la guerre d’influence que se livrent les deux géants, les États-Unis et la Chine. Dans ce conflit de bloc, l’Australie affirme son statut et tente de préserver son indépendance comme en témoigne les retentissantes affaires Huawei et ZTE, deux géants chinois des télécoms qui ont été exclut du marché stratégique de la 5G par le pouvoir de Canberra.
La ministre des Armées Florence Parly a affirmé qu’il faut « beaucoup de confiance de la part de la France pour partager avec l’Australie des compétences qui sont tellement au cœur de notre souveraineté, de notre autonomie stratégique ». En effet le contrat prévoit la construction d’un chantier naval à Osborne, ville située au nord de la capitale de l’État d’Australie-Méridionale. C’est en effet là que seront assemblés les submersibles. Près de 2800 emplois vont être créés en Australie. De plus 500 autres emplois devraient voir le jour en France. Ce contrat laisse craindre un transfert de technologies cruciales, qui handicaperait la France et affaiblirait sa souveraineté. La partie offensive de l’équipement est en effet confiée à l’américain Lockheed Martin qui se trouve être le principal concurrent de Dassault sur le marché des avions de chasse.
Le premier sous-marin Barracuda devrait sortir du chantier naval d’ici le début des années 2030, le douzième sera opérationnel dix ans plus tard.