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CNIM fournisseur de la Défense est en danger

Ce n’est pas l’activité de CNIM, propriétaire de Bertin Technologie, qui mène le groupe devant le tribunal de commerce de Paris, mais les défaillances de sa chaîne de valeur notamment côté britannique. Pour se maintenir, les banques obligent l’entreprise à s’adosser à un tiers, « trois conglomérats chinois sont déjà sur les rangs ».

457 288 000 euros de Chiffre d’Affaires pour 2018, 6 056 220 euros de capital social et une hausse de son CA de 10.4% sur le T1 2020 ne suffisent pas pour convaincre les organismes financiers.

Confronté à la défaillance d’un de ses partenaires anglais en ingénierie civile (l’entreprise Clugston) CNIM se voit contraint de chercher un ou des « repreneurs et/ou investisseurs pour permettre l’adossement ou la cession de ses activités à des tiers à même de valoriser au mieux ses actifs » comme le rapporte Les Echos. Ouverte le 2 janvier 2020 à la demande du groupe, la procédure de conciliation doit se poursuivre le 28 mai au Tribunal de Commerce de Paris avec l’homologation de cette conciliation par les juges.

Le 11 mai prochain se tient l’Assemblée Générale pendant laquelle doit être annoncé le nantissement des différentes branches de CNIM dont Bertin Technologies. Le Syndicat FO, majoritaire, redoute dans son communiqué de presse le découpage de l’entreprise et annonce par la voix de son délégué que des conglomérats chinois sont à la manœuvre.

CNIM, originaire de La Seyne-sur-mer et dirigé par la famille Dmitrieff depuis plusieurs générations voit le jour sous le règne de Napoléon III. Elle emploie aujourd’hui 2 600 personnes et est un des fournisseurs de premier rang de la Direction Générale de l’Armement en plus de disposer d’activités dans les escalators et l’incinération industrielle.

C’est également un fournisseur important du programme ITER, célèbre projet de réacteur nucléaire de recherche civile à fusion nucléaire. Particulièrement encrée sur le territoire, l’entreprise est considérée comme un Opérateur d’Intérêt Régional pour la Région Sud via son site industriel de La Seyne-sur-Mer.

Le 30 avril 2020 dernier Bercy débloque 11 millions d’euros pour soutenir l’entreprise, « Cela va permettre de donner de l’oxygène durant un an à la société afin qu’elle trouve de nouveaux partenaires. L’État sera très attentif à cette recherche » d’après les déclarations du ministère.

Remédiatisée le 6 mai 2020 l’entreprise enregistre à la mi-journée une des plus fortes hausses du SRD.