Le 19 décembre 2020, la Chine annonçait ses nouvelles mesures de contrôle des investissements étrangers. Le pays assure que ces mesures, réalisées par la Commission nationale pour la réforme (NDRC), ont pour but d’assurer la sécurité nationale du pays et non une fermeture des marchés et un retour au protectionnisme.
Les mesures prises par la NDRC vont entraîner un contrôle de tout investissement dans le secteur militaire, mais aussi de toutes les prises de participation majoritaires dans les secteurs stratégiques de l’énergie, des ressources naturelles, de l’agriculture, des infrastructures numériques et des services financiers. Alors que la Chine assouplissait ses contrôles sur les investissements étrangers en août 2020, les dernières attaques de l’administration Trump à l’encontre de ses entreprises ont poussé Pékin à se méfier. En effet, le 18 décembre, la Maison Blanche rajoutait encore une douzaine d’entreprises chinoises sur la liste noire. Des sanctions économiques au nom du soutien aux Ouïghours, mais qui permettent surtout à Washington de poursuivre habilement son bras de fer avec la Chine. Cette dernière se protège donc contre d’éventuelles OPA hostiles en cas de dévalorisation de ses fleurons sur les marchés.
Enfin, avec cette liste, la Chine révèle quels sont pour elle les secteurs stratégiques de demain à court et moyen terme. Une occasion pour la France de s’inspirer afin de définir sa propre stratégie de protection de l’industrie française, alors même que Paris poursuit son contrôle des investissements étrangers jusqu’à fin 2021.
Ugo Viens