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Parler : dommage collatéral de la chasse à l’homme numérique contre Donald Trump

Quelques jours après le bannissement définitif de Donald Trump de Twitter et Facebook, c’est au tour du réseau social Parler de subir les foudres combinées des GAFAM. Accusé d’avoir hébergé les discussions des partisans pro-Trump ayant envahi le Capitol le 6 janvier dernier, Parler a été retiré du Google Play Store et de l’Apple Store. Le site Parler.com a finalement été mis hors ligne par Amazon ce lundi 11 janvier. Une action commune qui démontre une nouvelle fois la puissance des géants du numérique, et leur capacité à exiler les discours hétérodoxes.

Une entreprise de plus vient d’éprouver le monopole des GAFAM. À la suite de l’assaut du Capitole par les partisans pro-Trump le 6 janvier, Parler s’est retrouvé exclu de la sphère numérique. Le réseau social avait été qualifié de social conservateur, voire d’extrême droite, car accueillant des figures allant du supporter pro-Trump au partisan de la mouvance conspirationniste QAnon. Fondé par John Matze et devenu le refuge des utilisateurs banni de Twitter, Parler doit son attractivité du fait de sa modération quasi inexistante. Si les GAFAM représentent la frange progressiste de la société américaine, ce dernier se pose en champion de la liberté d’expression. Ainsi, citant une menace urgente pour la sécurité publique, Google avait donné 24 heures à Parler pour modérer son contenu incitant à la violence, sous peine de voir son application retirée du Play Store. Une menace mise à exécution, et suivie par Apple quelques heures plus tard. Sachant que les mobiles opérant sous Android ou iOS représentent près de 99,5% de tous les smartphones du monde, l’application était virtuellement inaccessible. Moins de 24 heures après, Amazon a porté le coup de grâce en résiliant son contrat d’hébergement.

Depuis le lundi 11 janvier le site est complètement inaccessible. Du fait de contraintes techniques, la migration de Parler.com vers un autre hébergeur prendra du temps. La plateforme restera donc hors-ligne au moins jusqu’à l’investiture de Joe Biden, le 20 janvier prochain. L’élimination complète de Parler en l’espace d’un weekend pose la question du pouvoir qu’ont les GAFAM sur les discours en ligne. Cette action coordonnée doit être considérée comme une démonstration de puissance, intervenant seulement quelques jours après l’éviction de Donald Trump de toutes les plateformes mainstream.

 

Clément Bertaux

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