Taïwan : Le dernier tacle de Trump envers la Chine

Jeudi 9 janvier 2020, Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, a annoncé lever les restrictions imposées aux responsables américains, leur autorisant de fait à se rendre sur Taïwan. Cette déclaration qui remet en cause la légitimité de la Chine sur l’île risque d’isoler un peu plus le pays dans sa guerre économique avec Pékin. L’administration Trump réalise une dernière attaque, défiant la politique d’ouverture annoncée de la future administration Biden.

Depuis 1979, Washington a suspendu ses relations diplomatiques officielles avec Taïwan à travers le Taïwan Relation Act, dans un souci de pacification des relations avec le parti communiste chinois qui considère l’île comme sienne. Si cette loi interdit les relations diplomatiques, elle permet une aide économique envers Taïwan et la mise en place d’échanges commerciaux, au nom des intérêts américains dans la région. De plus, depuis 2018, les représentants taïwanais pouvaient se rendre à Washington et vice-versa, afin de négocier avec les autorités américaines sur différents accords et projets entraînant de fait des relations « non-officielles » avec la Maison Blanche.

Alors que Taipei salue cette décision et espère une accélération des relations économiques et diplomatiques avec Washington, la Chine, menace Washington de nouvelles représailles. Sur fond de guerre économique sans merci, l’administration Trump vient définitivement enfoncer le clou en s’en prenant au sujet tabou de Taïwan.

Ce dernier rebondissement dans les relations sino-américaines s’incarne en épée de Damoclès flottant au-dessus de la future administration Biden. Alors que, ce dernier va devoir choisir entre l’apaisement des relations avec la Chine ou Taipei, au risque de s’isoler commercialement. Cela, alors même que l’Union Européenne se rapproche de la Chine grâce à l’accord sur les investissements et commence sa propre politique, indépendante de celle prônée par la Maison Blanche.

 

Ugo Viens