Le premier exportateur mondial de pétrole, l’Arabie Saoudite a augmenté les prix de son pétrole le 4 février à destination des États-Unis et de l’Europe. Pourtant, elle a laissé inchangé les prix à destination de son principal marché, l’Asie, suite au comité OPEP+; cette politique pourrait remettre en question le potentiel de reprise en 2021.
L’Arabie saoudite prend les rênes du marché pétrolier via le géant pétrolier saoudien Aramco qui a fait le choix d'accroître le prix du baril de pétrole pour les États-Unis et l'Europe. Selon Reuters, le prix du pétrole brut de l’Arabian Light a été augmenté de “1,40$ en mars par rapport au mois de février et a été réduit de 0,50$ le baril par rapport au Brent ICE”. L’Arabie Saoudite a subi les dégâts de la crise sanitaire ainsi que la baisse des prix de l’or noir. En réponse, le pays souhaitait d’ailleurs vendre plus d’actions d’Aramco. Les prix sont restés inchangés pour le marché asiatique suite au comité OPEP+ qui a exprimé sa confiance dans le rééquilibrage du marché pétrolier. La décision récente de l’Arabie Saoudite souhaitant réduire de 1 million de barils par jour d’approvisionnement en pétrole a surpris les marchés ce qui à porté le Brent à 15% cette année à environ 59$ le baril.
L’Arabie Saoudite conserve son titre de premier fournisseur de pétrole au monde ainsi que premier importateur de pétrole laissant la seconde place à la Russie, son partenaire clé dans l’OPEP+. Selon Reuters, les exportations de pétrole saoudien vers la Chine ont augmenté de 1,9% en 2020 faisant de Riyad le premier fournisseur de Pékin. Par ailleurs, l’Europe, durement touchée par la crise sanitaire, pourrait rebondir au cours de l’année 2021 selon Christine Lagarde. Cependant cette reprise pourrait être remise en question si l’offre de pétrole à destination des pays membres se rétrécit. D’autant plus que Washington a promis de faire de l’Arabie Saoudite, un “paria” ce qui est de mauvaise augure pour d’éventuelles négociations.
Carla Lepers
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