Total et Clean Energy innovent ensemble dans le gaz naturel renouvelable

Après la volonté du groupe français Total de s’orienter davantage vers le gaz et les énergies renouvelables, l’entreprise française a officialisé le jeudi 4 mars la création d’une coentreprise avec le fournisseur américain de carburants alternatifs Clean Energy. L’objectif est de produire du biométhane et du gaz naturel renouvelable pour diversifier encore un peu plus ses activités pour répondre aux attentes énergétiques et ainsi moins dépendre du pétrole.

En janvier dernier, le PDG du groupe Total avait dressé la nouvelle stratégie du groupe visant à mettre en valeur les efforts effectués en matière d’énergies renouvelables. Cette nouvelle ligne devrait passer par un changement de nom si les actionnaires valident la proposition en mai 2021. Total deviendrait alors TotalEnergies et verrait alors son nom changer pour la cinquième fois depuis sa création.  

Pour réussir, les chantiers prioritaires évoqués concernent une diversification des investissements dans l’hydrogène vert, le biogaz ou encore l’éolien offshore. L’objectif affiché est de faire passer la part dans le chiffre d'affaires des énergies renouvelables de 5 à 15% d’ici 2030. Par ailleurs l’accent sera mis davantage dans les années à venir sur le gaz que sur le pétrole compte tenu de ses plus faibles émissions de CO2, près de deux fois moins.

Loin de se limiter à un simple effet d’annonce, ce nouveau cap a pris encore davantage d’épaisseur avec l’annonce du 4 mars, de la création d’une coentreprise entre Total et l’entreprise américaine Clean Energy. Ce partenariat va développer la production de biogaz outre-Atlantique au travers de toute une série d’investissements pouvant monter jusqu’à 400 millions de dollars. Cet argent servira aussi à rendre plus éco-responsables les chaînes de production en aval comme les raffineries ou les stations-service.

Ainsi, après une année 2020 chaotique pour les entreprises pétrolières en raison de l’effondrement du cours suite à la pandémie, Total cherche aussi à se diversifier pour des raisons économiques. L’entreprise a accusé des pertes considérables (7,2 milliards de dollars pour la dernière année) mais le choc fut encore plus violent pour ses principaux concurrents Shell, BP et ExxonMobil ; dont les pertes se situent aux alentours des 20 milliards de dollars. Son résultat net reste aussi le meilleur en dépit du contexte laissant présager des perspectives intéressantes pour l’entreprise française avec la remontée du cours du brut.  

 

Evan Tirologos

 

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