Un grand nombre de bilans annuels pour la filière de l’aéronautique sont désormais publiés et accusent l’impact de la crise sanitaire. Face à cette situation hors normes, les entreprises et les aéroports ont fait évoluer leurs services pour s’adapter à la crise sanitaire. Les premières conséquences observables sont un aménagement des dispositifs pour préparer la reprise avec une importante croissance du secteur numérique.
Le rapport SITA « Air Transport IT Insights » publié le 23 février est une étude annuelle effectuée lors de l’année 2020. Cette dernière a pour objectif de mettre en lumière les axes de développement adoptés par les compagnies et les hubs aériens. Pour l’année 2020, la crise sanitaire a eu de lourdes conséquences sur le secteur immobilisant au sol une grande partie des flottes.
Face à cette situation unique, le rapport met en exergue certains domaines dans lesquels l’ensemble du secteur aérien a renforcé leur investissement et développement, notamment dans la cybersécurité et le service Cloud. La raison principale à ces deux axes de développement est la tendance croissante à la numérisation mise en place par les compagnies. Parmi les aménagements déployés à grande échelle, la numérisation des billets a occupé une place bien plus importante par rapport aux années précédentes: les nombreux avantages ont pris le pas sur le changement qu’il apporte. Des questions liées à la sécurité des données des utilisateurs découlent de cette numérisation croissante, d’où le rôle-clef de la cybersécurité pour les compagnies aériennes et les aéroports dans les prochaines années.
À ce titre, bien que la crise sanitaire ait eu un impact lourd sur les bilans annuels de la plupart des compagnies aériennes, certaines pratiques adoptées vont probablement s’ancrer dans les habitudes, à la fois des consommateurs et des entreprises. Une utilisation accrue de la biométrie dans le futur fluidifierait les hubs aériens et le confort des usagers. A contrario, cette utilisation accrue des données biométriques provoque une levée de boucliers de la part de plusieurs organisations, liée aux données personnelles. La collecte et la vente de ces données représenteraient un marché estimé au-dessus des 65 milliards de dollars d’ici 2025. La reprise du trafic aérien suite à la crise sanitaire sera très importante selon plusieurs analyses, ce qui imposera la mise en place ces nouvelles mesures pour contrôler l’ensemble de ces flux. Plusieurs entreprises françaises comme Thalès proposent des solutions allant dans ce sens, ce qui pourrait se révéler être des axes de développement importants pour ces prochaines années.
Maël CAILLETTE
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