Dans le cadre de la COP26 prévue à Glasgow en novembre 2021, le Royaume-Uni a accordé un contrat d’un million de livres sterling au Boston Consulting Group pour aider à organiser la conférence sur le Climat. Un accord qui a fait bondir les associations environnementales étant donné que le cabinet de conseil travaille au plus près du secteur des combustibles fossiles. Un choix anglo-saxon plus stratégique qu’il n’y paraît.
La 26ème conférence des Parties des Nations Unies sur le changement climatique prévoit de mettre en place les objectifs de l'Accord de Paris et de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. À sa table, se retrouvent les acteurs de demain pour une transition écologique, dont les principaux responsables du rejet de carbone dans l’atmosphère. Si les sociétés représentant les intérêts pétroliers ont le droit d’assister à cet évènement, confier à leur cabinet, le Boston Consulting Group, l’organisation d’un tel événement, révèle surtout d’une stratégie économique de Londres.
Et pour cause, Londres dépend économiquement des intérêts des entreprises en lien avec le Boston Consulting Group, qui se targue d’avoir travaillé au cours des cinq dernières années avec plus de 200 clients du secteur d’amonts pétrolier et gaziers. En effet, ce dernier assume sa position d’ex-lobbyiste aux affaires “Oil and gas UK” pour se positionner en tant qu’expert et s’assurer une place dans les négociations. Une approche pragmatique qui discrédite la future COP26, selon plusieurs ONG environnementales. Car si le cabinet affiche un engagement pour “le zéro émission nette” d’ici 2030, c’est la récupération économique d’une crise par les fauteurs de troubles qui est dénoncée. La directrice Jean Su, du Centre américain pour la diversité biologique, a notamment déclaré : "S'appuyer sur des sociétés qui ont largement profité de la crise climatique représente un conflit d'intérêts potentiel".
Enfin, en affirmant que la COP26 prendrait “des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique (…) tout en mettant en valeur le leadership mondial du Royaume-Uni", un porte-parole du gouvernement britannique affirme les rapports de force économique qui sont en jeu. Jean Su a répondu en déplorant que ces intérêts sous-jacents économiques et la présence d’entreprises d’énergies fossiles ne faisaient “qu’empoisonner les négociations climatiques”. Ainsi la position anglo-saxonne fait mauvaise presse au sein de l’écologie pragmatique, vectrice de puissance. En contrechamps, les États-Unis s'apprêtent, quant à eux, à redéfinir leur position sur les gaz à effet de serre, à l’occasion du Sommet pour le climat qui aura lieu à Washington le 22 avril.
Clémentine Balayer
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