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Voracité chinoise sur le minerai de fer australien

Malgré le contexte tendu entre Canberra et Pékin, l’appétit chinois pour les ressources minières fait bondir la valeur du fer australien. Toutefois, les investissements chinois en Guinée laissent présager une diversification future de l’approvisionnement de l’Empire du Milieu.

Le ministre des Ressources, de l’eau, du nord de l’Australie et député Hon Keith Pitt a communiqué ce lundi 29 mars 2021 sur les chiffres records des exportations australiennes de ressources et d’énergie en 2020-2021. Le chiffre de 296 milliards de dollars australiens (226 milliards de dollars) a été avancé, le minerai de fer représentant 136 milliards de dollars australiens (103,85 milliards de dollars). De plus, les exportations en minerais de fer devraient passer de 900 millions de tonnes en 2020-2021 à 1,1 milliard de tonnes en 2025-2026, ce qui permettrait à l’Australie de conserver une part importante du marché.

Toutefois, à la suite de la proposition australienne d’une enquête internationale sur les racines de la COVID-19, le 25 septembre 2020 lors de la 75e Assemblée générale annuelle des Nations-Unis, la Chine a durci ses actions à l’égard de l’Australie. Malgré une relation qui ne cesse de se tendre, il est à noter que 60 % du minerai de fer importé par la Chine provient de Canberra, business is business.

Ainsi, dans une logique de diversification de sa chaîne d'approvisionnement, la Chine semble s’orienter vers l’Afrique. Même si l’Empire du Milieu compte sur le Brésil pour 20 % de ses importations, il mise aussi sur le minerai de Simandou en Guinée. Ce site est censé posséder 1,8 milliard de tonnes de réserves de minerais de fer non exploité, faisant de lui l’un des plus grands gisements au monde. En novembre 2020, un consortium chinois, français et singapourien remportait un appel d’offre de 14 milliards de dollars devant l’entreprise australienne Fortescue Metals Group Ltd.

Peter O’Connor, analyste pour la société d’investissement australienne Shaw and Partners, déclarait à Nikkei Asia que la Chine voulait développer rapidement Simandou pour 2025 : « Cela semblerait difficile si vous parlez d’un producteur occidental en Australie ou au Brésil, mais il est tout à fait plausible que la Chine puisse produire dans ce laps de temps ».

Paco Martin

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