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Les All Blacks sous contrôle d’un fonds d’investissements américain ?

Dans un communiqué, la Fédération de Rugby de Nouvelle-Zélande confirme sa volonté de vendre une part de son maillot à un investisseur. Cette vente n’est pas sans soulever quelques doutes sur les questions de financement et d’éthique dans le monde de l’ovalie.

L’idée de  vendre la marque All Blacks à un investisseur circulait depuis quelque temps mais elle vient tout juste d'être officialisée par un vote des ligues provinciales à l’assemblée générale de la Fédération de Rugby de Nouvelle-Zélande. Le fonds d’investissements américain Silver Lake va débourser 280 millions de dollars pour obtenir 12,5% des droits commerciaux et une exclusivité pour la négociation des droits de télévision et des produits dérivés. Cette vente est justifiée du côté de la Fédération par les grandes difficultés financières dues à la crise du Covid-19.

Cette vente des parts à un investisseur américain va également se conjuguer avec la possibilité d’ouvrir son maillot à des sponsors jusqu'alors partiellement évitée. Pour rappel, en 2012 la pilule avait eu du mal à passer concernant l'affichage du sponsor américain, l’assureur américain AIG, alors que le maillot était traditionnellement vierge.

Cette information peut paraître anecdotique pour le néophyte mais les All Blacks sont une véritable institution en Nouvelle-Zélande. Au-delà du côté sportif où il domine le rugby international, ils sont une passerelle culturelle qui se transmet de génération en génération. D’ailleurs, cette décision était déjà contestée lorsqu’elle n’était qu’un projet par les joueurs eux-mêmes via une lettre envoyée à leur Fédération. Or les joueurs ont un droit de véto puisqu’ils vont décider par un vote de valider cette vente ce qui semble mal parti au vu de la réaction des joueurs au projet. Certains anciens joueurs, sélectionneurs ou chroniqueurs sportifs pointent du doigt le risque que les All Blacks deviennent une marque comme les autres juste là pour faire de la plus-value.

Ce projet n’est pas sans rappeler l’événement de la SuperLeague au football annulé par la grogne des supporters. Ce problème touche également la Fédération australienne de rugby qui a été également durement touchée par cette période et qui recherche également un investisseur. Cela pose des questions sur la pérennité des modèles économiques du rugby moderne en soulevant la problématique de considérer un club ou une fédération de rugby comme une entreprise ordinaire. 

  

 Nathan Crouzevialle 

 

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