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Entrée en vigueur du RCEP : le poumon de l’économie mondiale constitue sa propre zone de libre-échange.

La plus grosse zone de libre-échange au monde vient officiellement de voir le jour. Le 1er janvier 2022, le RECP (Regional Comprehensive Economic Partnership, ou partenariat économique régional global) est entré en vigueur.

Trois grandes puissances asiatiques, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, se sont associées aux dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ainsi qu’à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Sous l’impulsion de la Chine, le RCEP constitue désormais la plus grande zone de libre-échange au monde.

Le RCEP prévoit d’abolir progressivement jusqu’à 90% des droits de douane ainsi que la suppression de quotas sur 65% des produits échangés entre ses membres. Les pays partenaires se sont entendus sur l’harmonisation de règles commerciales communes, dans un marché qui représente 2 milliards de consommateurs et 30% du PIB mondial.

Au-delà de ces règles, l’accord porte sur des domaines sensibles tels que les investissements, le commerce électronique, la concurrence aux petites et moyennes entreprises et la propriété intellectuelle.

Bien qu’attendue, l’entrée en vigueur de cet accord est surprenante à plus d’un titre. Il est le premier grand accord de libre-échange entre les puissances économiques rivales que sont la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Il intègre également deux puissances, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont toujours fait preuve de la plus grande méfiance à l'égard de leur voisin chinois.

Les pays de l’ASEAN espèrent profiter de cet accord pour relancer leurs économies suite à la pandémie de Covid-19 et toucher de nouveaux consommateurs. Quant à la Chine, cette opération de séduction lui permet d’affirmer son influence économique dans la région.

Notons que, soucieuse de la concurrence chinoise, l’Inde a quitté les négociations en 2019, privant ainsi le RCEP d’un milliard de consommateurs potentiels.

Le passage à la nouvelle année est traditionnellement l’occasion de formuler des vœux de réussite et de sabrer le champagne. Peut-être faudrait-il attendre le 1er février, date du nouvel an chinois, pour lancer les feux d’artifices.

 

Pierre-Marie Durier et Léa Hourcade

 

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