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Navantia remporte un contrat pour cinq navires de combat en Arabie Saoudite : les leçons du succès espagnol auprès de Riyad

Ce jeudi 1er décembre 2022, le constructeur espagnol Navantia a de nouveau décroché un important contrat pour cinq navires de combat multi-missions à destination de la marine saoudienne. Depuis plusieurs années, l’Espagne enchaîne les accords avec Riyad. Explications.

Le futur de la marine saoudienne s’écrit dans la langue de Cervantes : après avoir conclu un premier accord pour cinq corvettes de classe Avante en 2018, Navantia remporte une seconde victoire auprès de la marine saoudienne avec cette fois-ci un contrat pour cinq navires de combat multi-missions. Ce choix met fin aux espoirs de Naval Group, pour qui le projet saoudien demeurait le plus important prospect encore ouvert, et ce alors même que des navires de construction française constituent actuellement la colonne vertébrale de la Marine royale saoudienne avec les quatre frégates de classe Al Madinah (Sawari I) et les trois autres de classe Al Riyadh (Sawari II). En septembre, le groupe français avait pourtant obtenu la signature du contrat de support de ces navires et espérait poursuivre sa dynamique positive avec une victoire sur un contrat majeur.

La percée espagnole sur le marché de l’armement saoudien

Depuis plusieurs années, l’Espagne réalise une percée fulgurante auprès de l’Arabie saoudite. En effet, ce dernier contrat en gré à gré, donc sans appel d’offres, témoigne de la confiance établie entre les dirigeants saoudiens et espagnols et leurs industries respectives. L’intégration d’importants cadres espagnols au sein de la hiérarchie de la SAMI (la Saudi Arabian Military Industries Company) occupant notamment les postes de directeur de la SAMI Sea et de directeur des opérations du groupe, n’est sans doute pas pour rien dans la conclusion de ces différents contrats, en facilitant alors les échanges et les rapports entre les deux gouvernements et les deux industries… En 2018, le constructeur Navantia avait déjà créé avec le groupe saoudien une joint-venture afin de « développer, intégrer et commercialiser le premier système de combat saoudien HAZEM ».

Les excellentes relations entre Madrid et Riyad ne se limitent cependant pas à une entente industrialo-militaire, mais remontent également au niveau des familles royales respectives, les Bourbon et les Saoud. En effet, selon le journal Le Point, ce lien serait l’une des raisons expliquant les multiples contrats décrochés par l’Espagne : l’ancien roi Juan Carlos avait d’ailleurs créé la polémique en se faisant photographier au côté du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane en 2018, deux mois seulement après l’éclatement de l’affaire Khashoggi.

Après les turbulences causées par la livraison de 400 bombes à guidage laser en raison des bombardements menés par les forces saoudiennes au Yémen, l’Espagne œuvre à maintenir cette précieuse relation stratégique avec l’Arabie Saoudite. Une relation qui demeure cependant la cible des critiques d’une partie de la société civile, telle que l’ONG Amnesty International.

 

Léo Godard

 

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