Elle est de retour ! Après plusieurs semaines d’absence, la Revue de Presse de l’intelligence économique revient pour analyser l’actualité sous l’angle qui a fait son succès. Au programme de cette semaine : Elon Musk superhéros, la candidature de Paris aux Jeux Olympiques, le feuilleton Bouygues Telecom, Huawei et des drones.
- « Tesla, SpaceX, Solar City… Elon Musk, le super-héros de l'industrie ? », L'Usine Nouvelle (22/06/2015)
Parti du Web et arrivé à l'industrie, Elon Musk est l'entrepreneur à suivre aux Etats-Unis. L'un des derniers à porter une véritable vision et à attirer les investisseurs sur une promesse : bâtir un futur renouvelable et spectaculaire. Space X, Hyperloop, SolarCity, PowerWall, autant de noms de projets fantasques dignes d'une oeuvre de science-fiction qui trouverait son application aujourd'hui.
Son modèle économique ? Trouver la nouvelle innovation disruptive. Aucun de ses projets n'est pour l'instant rentable. Les voitures Tesla ne se sont par exemple écoulées qu'à hauteur de 80 000 pièces dans le monde… Trop peu pour attirer la confiance des investisseurs selon notre modèle industriel historique. Pourtant, en pariant sur une croissance exponentielle de ses différentes filiales et en empruntant au modèle capitalistique du numérique, la perte financière est acceptée. Pour Musk, la rentabilité viendra après et la conquête des marchés passe par la conquête de nouveaux marchés. Si les investisseurs se multiplient c'est justement pour donner les moyens à celui qui est surnommé Iron Man de capter des marchés juteux sur lesquels il est presque seul à se placer.
Changer le monde en pariant sur l'industrie, le rêve, et un homme ne serait-ce pas le retour aux Eiffel, Bell, Ford et Edison qui ont fait notre siècle ?
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- « Jeux Olympiques : cet homme doit faire gagner Paris », Challenges (23/06/2015)
La course est lancée ! On ne compte plus les échecs de la ville-lumière à l'obtention du Graal : 1992, 2008, 2012, autant de désillusions marquées au fer rouge avec comme point d'orgue cette inoubliable défaite du projet parisien face à Londres.
La ville possède les infrastructures, la vision et le projet, mais a trop souvent pêché par orgueil devant la qualité de ses dossiers de candidature. En méconnaissant les arcanes du CIO et les organes de décision, Paris a souvent oublié de faire sa promotion et d'influencer les personnes en charge de la décision.
C'est pourquoi Bernard Lapasset, ancien homme fort du rugby français a été choisi pour porter la candidature de la ville de Paris aux côtés de Tony Estanguet. Ex-Président de la Fédération Française de Rugby et de l'International Rugby Board, il a pour faits d'armes d'avoir réussi à obtenir la Coupe du Monde de Rugby pour la France en 2007 et la réintégration aux Jeux Olympiques du Rugby à VII en 2016. Avec cet attelage aux forts accents du sud-ouest, les dès en sont jetés !
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- « Comment Huawei soigne son complexe industriel », L'Usine Nouvelle (22/06/2015)
Le mystère Huawei s'épaissit… Et ce alors dans un semblant d'ouverture de la part du géant chinois des télécoms !
On se souvient des accusations américaines contre Huawei, soupçonné de transmettre des informations au gouvernement chinois par un système de backdoors sur ses produits. Sauf que pour grandir et assouvir son ambition sur le marché international des smartphones et des entreprises, Huawei doit construire une image de marque… et s'ouvrir.
Quels en sont les projets et quel est le futur de la marque ? Le site de Song Shang Lake, que le groupe ouvre depuis peu aux visites à pour objectif de démontrer la traçabilité des composants de ses équipements radios. Cependant, une seule unité est visible, alorq que d'autres sites industriels, au Brésil notamment, opèrent toujours dans le plus grand secret. Huawei ne s'ouvre qu'en façade et conserve le mystère autour de ses activités.
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- Bouygues refuse de vendre sa filiale télécoms à Patrick Drahi, Les Echos (23/06/15)
C’était la grande histoire de la semaine : la proposition de Numéricable-SFR pour le rachat de la filiale Bouygues Telecom pour quelques 10 milliards de dollars. Finalement, hier soir (mardi 23 juin), le groupe Bouygues a répondu, et la réponse est « non ! ». D’après les premiers communiqués, il s’agit d’une décision unanime du conseil d’administration. En effet, ce dernier a des doutes sur la capacité de l’acheteur à tenir ses engagements, notamment par le fait qu’il ne possède pas les fonds propres pour financer l’opération. Emmanuel Macron avait déjà évoqué ses inquiétudes au sujet du marché de l’emploi et des risques sociaux engendré par un tel accord. Le conseil s’est aussi exprimé sur la capacité de Bouygues de se relever tout seul. Et finalement aujourd’hui dans les médias : ce sont les figures de Martin Bouygues et de Patrick Drahi qui sont mis dos à dos, dans un duel remporté par le premier.
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- L’Aviation civile prête à couper les ailes aux drones de loisirs, Le Monde (23/06/2015)
La première réglementation engagée autour des drones « civils » était celle d’un compromis : possibilité de vol, mais avec des restrictions strictes, c'est-à-dire pas de survol des zones urbaines, et encore moins des zones dites sensibles (à l’image des centrales). Mais la Direction générale de l’aviation civile semble avoir changé son fusil d’épaule : son projet d’arrêté va dans le sens d’une interdiction de principe, et l’introduction d’exceptions pour les associations d’aéromodélisme, évidemment sous contrôle de la préfecture. Le problème relevé par les « dronistes » est qu’une interdiction trop sévère va finalement avoir des effets pervers : les vols illégaux vont donc forcément augmenter, forçant les amateurs à voler de plus en plus cachés, et à chercher des technologies plus longues distances… Soit finalement l’inverse du résultat voulu par les autorités. Mais cela pourrait également avoir des répercussions sur le secteur économique des drones, en plein boom : cela pourrait évidemment mettre un frein au dynamisme technologique dans le domaine aérien…
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Bonus
Claude Revel quitte la D2IE. Fin d'une ère à la délégation interministérielle de l'intelligence économique qui aura été marquée par le départ de Bercy et un fort travail de repositionnement auprès des entreprises et au sein même des administrations. Merci à celle qui aura voulu faire de l'intelligence économique une « obligation de comportement » et aura par tous les moyens essayé d'imposer nos méthodes dans les plus hautes sphères de l'Etat.