Il est courant de lire : « cette entreprise a bonne ou mauvaise (e)réputation ». Proposant ainsi implicitement qu’il n’y aurait qu‘une réputation, unique et globale, une sorte de consensus entre les opinions exprimées. Mais si l’opinion publique n’existe pas, peut-il y avoir une (e)réputation globale ?
Petites réflexions aujourd’hui provenant tout d’abord d’un étonnement : cette idée que l’e-réputation résulte « d’opinions communes », de la simple répétition d’avis similaires (positifs ou négatifs, si cela a un sens). Que, si 50 internautes disent qu’ils n’aiment pas le produit de l’entreprise Y, alors celui-ci a mauvaise réputation, voire certaines extrapolation que l’on lit parfois : « il ne se vendra pas », « il faut absolument agir », etc. D’autre part, les réflexions qui suivent me sont venues aussi de la relecture du texte de Pierre Bourdieu l’opinion publique n’existe pas. Partant du simple principe que, par définition, la réputation est « l’opinion favorable ou défavorable attachée à quelqu’un ou à quelque chose », je vous propose ici une forme de relecture du texte de Bourdieu appliqué à la (e)réputation. L’idée étant donc de souligner que les sondages d’opinions ressemblent parfois à certaines études sur l’e-réputation, et que si cette (e)réputation est (très schématiquement) formée par les opinions qui sont exprimées et publicisées en lignes, alors l’analyse de celles-ci peut tomber dans les mêmes biais… Car, ne l’oublions pas, analyser l’e-réputation d’une entreprise, c’est la construire puisque celle-ci « n’existe pas » à proprement parler (tout dépend du regard que l’on porte sur les informations présentes en ligne).
Voici donc des extraits de la communication de Bourdieu, suivis de quelques réflexions et extrapolations (que je n’espère pas trop capilotractées) sur ce que celle-ci nous apprend sur l’analyse de l’e-réputation.
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