Technologies intelligentes: quand les objets parlent entre eux

Futurologues, spécialistes et industriels n’attendaient que cela depuis des années : faire parler ensemble les machines. Sigfox, une start-up toulousaine est sur le point de s’imposer comme leader mondial sur l’énorme marché des objets connectés grâce à une technologie à bas-débit : le MtoM.

La plante verte signale que sa réserve deau est vide Le capteur, que vous avez laissé une porte ouverte Que la place de parking est libre Que le panneau daffichage est bloqué, etcL’imagination n’a pour l’instant pas de limite aux nombres d’applications que le secteur va pouvoir trouver à cette technologie mise au point par SIGFOX. « Au bas mot cela pourrait concerner près de 50 milliards d’objets » selon un expert.

Après 5 années de développement, la jeune entreprise toulousaine est parvenue à développer un Internet des Objets à basse consommation d’énergie, donc à faible coût, en utilisant le très bas débit. Jusqu’à présent tous les intéressés recherchaient un moyen de mettre les objets en communication en passant par les réseaux GSM et 3G. Trop cher et trop compliqué aux yeux des industriels, la filière n’a donc pas prospérée. SIGFOX a alors considéré que les objets n’avaient pas besoin d’un réseau très sophistiqué pour communiquer entre eux. Quelques octets suffisent. Et pour cela il existe une bande de fréquence radio (le Ultra Narrow Band) de très bas-débit comprise dans les 868 mégahertz.

Aucune licence à payer, un réseau limité d’antennes à déployer sur le territoire, une très faible consommation d’énergie, un coût ridicule pour le particulier, que des avantages. Le Pdg de la start-up Ludovic Le Moan voit grand: « on peut couvrir les États-Unis avec 10 000 antennes ».

Baptisée MtoM pour « Machine to Machine » la trouvaille de SIGFOX a rapidement ouvert un chemin sur tout un monde d’objets communicants générant, par impact, une quantité de données jamais produites. Le géant de puces électroniques INTEL n’a pas hésité un instant en mettant 5 millions d’euros sur la table l’été dernier.

L’entreprise toulousaine est donc partie à la conquête du monde en levant déjà 27 millions d’euros et en recrutant Anne Lauvergeon (ex-Areva) en charge de l’international. Plusieurs opérateurs de téléphonie étrangers sont de la partie, la banque Lazard assure l’ingénierie financière et SIGFOX attend maintenant que des partenaires français s’engagent ouvertement. «Ça serait bien qu’il y ait des retombées pour la France et l’Europe ».