Après quelques mois d’absence, la revue de presse est de retour et passe au crible de l’intelligence économique les sujets qui ont fait l’actualité la semaine passée. Au programme : Obama s’oppose au rachat d’Aixtron par une entreprise chinoise, les entreprises françaises sont négligentes face aux menaces informatiques, et Huawei s’inspire des méthodes militaires pour agrandir son empire.
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Zone Bourse "AIXTRON : Obama bloque le rachat d'Aixtron par le chinois FGC" (02/12/2016) :
La machine d’état américaine a été mise en branle pour empêcher l’accès à la Chine à la production de matières jugées stratégiques (nitrure de gallium). Suivant la Commission des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), qui a pour habitude de ne jamais se justifier, le président Obama a publié un décret dans ce sens.
La société allemande Aixtron au centre de toutes les convoitises, mais aussi selon Reuter, la filiale Lumiled de Philips en janvier, se sont fait toutes deux refuses leur rachat par des entreprises chinoises.
Les USA, chantre du libéralisme mondial, en applique une définition décidément à géométrie variable !
- Xerfi "Menaces sur les firmes françaises : espionnage, prédation, destabilisation" (16/11/2016) :
Le manque de prise de conscience de l’importance que revêt l’information stratégique en entreprise est toujours palpable. Le cas de Li Li, stagiaire chez Valeo en 2005 révélait une pratique en matière d’espionnage, en France par le biais d’une étudiante chinoise. Si les charges d’espionnage industriel avaient été abandonnées au profit d’une requalification « d’abus de confiance », il reste acquis que des informations stratégiques et sensibles avaient pu être communiquées au préjudice de l’entreprise.
Olivier Hassid, directeur en charge de la Sécurité et de la Sûreté chez PWC montre que les cyberattaques sont de plus en plus variées avec mille attaques à l’encontre des entreprises par an : vol d’information, sabotages.
L’exemple est donné d’un directeur d’audit interne dans un grand groupe français qui, ayant connaissance que parmi son équipe, des auditeurs internes de nationalité étrangère, transmettaient des informations à leur gouvernement, ne prenait aucune mesure spécifique pour l’empêcher.
Olivier Hassid ajoute que dans le SBF 120, seulement 25% des entreprises disposent d’une réelle politique de protection de l’information.
- Le Mag IT "La cybersécurité, vraiment une priorité pour les dirigeants ?" (25/11/2016) :
Les directions d’entreprise ne semblent toujours pas avoir intégré la dimension sécurité dans leurs pratiques quotidiennes de travail, et ce alors que les menaces informatiques tendent à se multiplier.
Ce sujet figure pourtant au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises après que plusieurs rapports ont fait état d’une prise de conscience générale sur les probabilités d’une attaque informatique de grande ampleur.
Une autre étude réalisée en France révèle que 80% des entreprises auraient souffert d’une perte ou d’un vol de leurs données au cours de ces dernières années. Il est toutefois regrettable d’observer que la perception du risque souffre toujours d’un manque de de réaction, et d’une certaine négligence à adopter des comportements plus responsables.
- Le Monde "Comment Bruxelles veut aider l’industrie de la défense européenne" (30/11/2016) :
L’esprit des pères fondateurs de l’Union Européenne est-il en train de resurgir ? Le manque de coopération entre les États membres que déplorait le Général Paloméros au cours d’une conférence donnée le 12 octobre 2016, semble avoir trouvé une solution.
Un plan d’action européen en matière de défense vient de voir le jour le 30 novembre 2016. Il se compose de deux volets : un volet « recherche » ayant pour perspective des investissements dans la recherche innovante et stratégique notamment dans des PME et start-ups. Un volet « capacité » vise quant à lui à établir des achats groupés entre Etats de certains actifs.
Cliquer pour avoir accès au plan d’action européen en matière de défense.
- Les Echos "L'art de la guerre selon Huawei" (03/12/2016)
Le fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, a planifié son ascension comme un stratège militaire. Créé en 1987, le groupe est devenu un géant avec lequel Apple et Samsung doivent aujourd’hui compter.
Suite à dix ans dans l’Armée chinoise, il filera la métaphore du champ de bataille dans son business, jusqu’ à créer une « une success story à la chinoise ». Après une « conquête » du marché chinois, Huawei s’est étendu du continent africain jusqu’en Europe, et avant chacune de ses « croisades », il a su s’imprégner de la culture locale afin de s’adapter à l’environnement ciblé pour mieux s’y implanter. Plutôt que d’ « envahissement » on peut parler d’apprivoisement du marché tant la stratégie économique de Ren Zhengfei est finement rôdée.
Stratégie militaire ou stratégie économique ? La frontière semble infime, l’amalgame facile et le résultat efficace.
- Europol "‘Avalanche’ network dismantled in international cyber operation" (01/12/2016) :
Jeudi 1er décembre, Europol a annoncé avoir démantelé Avalanche, un des plus importants réseaux de cybercriminels au monde. L'organisation était unique non par le nombre de membres mais par l'ampleur de ses activités : des victimes dans 180 pays (autant des particuliers que des entreprises), plusieurs centaines de millions d'euro dérobées, plus de 500 000 ordinateurs infectés, 800 000 domaines et plus de 200 serveurs contrôlés. Cette enquête a nécessité 4 ans de travail et la collaboration des services de plus de 30 pays ainsi que de plusieurs acteurs du secteur privé et de la société civile.
Comme le souligne le communiqué de presse vers lequel nous vous redirigeons, une telle opération met l'accent sur l'importance des moyens nécessaires à la lutte contre une cybercriminalité toujours mieux équipée. Vers des Brigades du Tigre 2.0 ?
Emma Thévenau – Frédéric Puppatti – Roberto Fecarotta – Cloe Lacaze-Aso – Louchart Maxime