BNP Paribas a annoncé le 15 février qu’elle s’apprêtait à durcir ses critères de financement en Amazonie et confirme ainsi le tournant vert de la finance internationale. En effet, dans le même temps des mastodontes de la finance, comme Blackrock, investissent déjà massivement dans des véhicules financiers durables afin d’officiellement réduire leur empreinte carbone mais surtout de ne pas manquer le lucratif virage responsable que prennent les sociétés occidentales.
BNP Paribas annonce qu’elle s'apprête à ne plus fournir de services financiers à des clients impliqués dans “la production ou le commerce de boeuf et de soja issus de terres en Amazonie défrichées ou converties après 2008”. La banque suit donc la tendance générale de la finance dans le greenwashing. En effet, Blackrock estime que ses clients cherchent à doubler leurs investissements durables (ESG).
Selon le fond américain, le monde de la finance est au bord d’un changement de paradigme dans le sens où la prise en compte de paramètres extra financiers comme l’empreinte carbone et la responsabilité sociale de l’entreprise pourrait compter autant que les fondamentaux économiques ou graphiques.
Le cynisme du monde de la finance se sert donc de la sensibilité des investisseurs à l’économie responsable pour créer de nouveaux véhicules d’investissement; une opération qui devrait être encore dénoncée par les ONG. En effet, ce tournant vert consiste en une opération de positionnement stratégique afin de capter les fonds de la transition énergétique afin de maintenir la place des établissements financiers dans le système économique. En tout état de cause, la tendance au greenwashing se confirme dans l’ensemble des économies occidentales et pose questions au regard des perturbations que cela pourrait engendrer dans les chaînes de valeurs.
Pierre-Guive Yazdani
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