Le Portail de l’IE a eu l’occasion de s’entretenir avec Alexandre Medvedowsky, Président du SYNFIE et Président du Directoire d’ESL & Network.
Portail
de l’IE : Quelques mots sur vous pour démarrer. De conseiller d’État à
Président du Directoire d’ESL & Network, quel est votre parcours ?
En
quelques mots alors, car mon parcours est un peu long ! J’ai
étudié à Sciences Po Paris puis à l’ENA. J’ai également passé 15 années
comme magistrat au Conseil d’État jusqu’à devenir Conseiller d’État.
Entre-temps j’ai occupé différentes fonctions électives à
Aix-en-Provence. En 2001, je change de vie et intègre ESL & Network,
d’abord comme consultant, puis comme dirigeant de cette entreprise. Je
m’occupais dans un premier temps de la partie française (ESL France),
avant de prendre en charge l’ensemble des activités du groupe ESL &
Network dont je suis le Président du Directoire et l’un des principaux
actionnaires. Je suis par ailleurs président du SYNFIE, syndicat des
entreprises d’intelligence économique en France.
Portail
de l’IE : Quels types de missions sont confiées à ESL & Network par
les entreprises françaises ? Qu’est-ce qui la démarque de ses
concurrents dans un marché qui se concentre ?
ESL
& Network ayant été la première société des premières sociétés en
France à pratiquer l’intelligence économique, nous avons eu le temps de
nous développer et donc nous pratiquons toutes les formes d’intelligence
économique. Cependant, la collecte de l’information reste la base du
métier. Des entités du monde entier nous contactent pour nous confier ce
type de mission et de fait, nous opérons sur l’ensemble de la planète.
Au-delà de l’intelligence économique, nous pratiquons également les
métiers d’affaires publiques, du lobbying et de l’influence, là encore
en France et à l’étranger. L’Afrique et les pays du Golfe sont des aires
particulièrement en demande sur le sujet. Dans ce cadre nous ne
travaillons pas que pour des entreprises, mais aussi pour des
gouvernements.
Nous proposons
également un accompagnement à la stratégie de communication : il ne
s’agit pas d’une prestation similaire à celles que peuvent proposer les
agences de communication classiques, mais plutôt d’un soutien à la
définition de stratégies d’influence ou de lobbying, de gestion de
crise, etc. et aussi de capacités digitales pointues, en
cartographie des phénomènes d’opinion, influence et contre-discours.
Nous disposons chez ESL & Network (via notre offre IDI –
International digital Influence) de capacités rares sur le secteur. Je
vous décrirai en détail le marché digital tel qu’il existe aujourd’hui
en France et dans le monde si cela vous intéresse, mais nous sommes au
meilleur niveau et nous avons des capacités plus étendues que la plupart
des autres acteurs.
En
sus de ces activités, ESL & Network organise des conférences
internationales ou des forums d’investissement, en réponse à un besoin
de plus en plus important d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour en
assurer le succès.
C’est ainsi
qu’ESL & Network se différencie de ses concurrents : nous avons
une chaîne de métier qui est un peu plus large que les standards. C’est
aujourd’hui un avantage concurrentiel et c’est la première
caractéristique de notre entreprise, la deuxième étant d’être en
capacité de projeter notre expertise à travers le monde.
Aujourd’hui nous fonctionnons chez ESL & Network à travers un système de partnership,
ce qui n’est pas classique dans le monde de l’IE. Chaque associé est
actionnaire, nous permettant ainsi d’assurer notre indépendance, notre
autonomie. Nous sommes propriétaires de notre outil de travail ! Ce
n’est pas si souvent le cas et cela s’apparente assez à ce que l’on
retrouve dans les cabinets d’avocats. Cela nous permet d’être très libre
dans nos conseils. Enfin nous sommes très présents à l’étranger grâce à
nos filiales (Maroc, Bruxelles et Dubaï). Ajoutons un bureau à Madrid
et à Moscou pour compléter le panorama de notre présence mondiale, à
laquelle il faut encore ajouter notre réseau de partenaires.
Portail
de l’IE : Quelles perceptions ont les entreprises françaises de l’IE
aujourd’hui ? L’actualité agitée pousse-t-elle les entreprises à
internaliser sa pratique ?
Les
entreprises françaises – mais pas que – ont conscience d’être dans un
monde porteur de risques. Cela les rend plus attentives à leurs
environnements respectifs et donc plus ouvertes à l’IE. Deux éléments
factuels poussent les entreprises à s’y intéresser :
l’extraterritorialité du droit américain comme nouvelle forme de risque
et la loi SAPIN 2, qui demande une adaptation de la part des
entreprises.
Sur la question de
l’internalisation, il est évident que cela dépend de la taille de la
structure. D’autre part, internaliser ne veut pas nécessairement dire
s’économiser un appel à des compétences externes et spécialisées.
L’information est souvent biaisée quand elle est collectée avec la
casquette de votre propre entreprise…
Portail
de l’IE : L’écosystème de l’intelligence économique du secteur « privé »
français dispose-t-il de suffisamment de ressources pour accompagner
pleinement les acteurs français ?
Il
me semble aujourd’hui que le secteur privé de l’IE en France est assez
vaste pour répondre aux besoins de nos entreprises. L’offre me semble
assez suffisante. Le principal souci reste toutefois la couverture
géographique du prestataire IE. Dans ce cadre, l’offre reste encore
assez concentrée.
Portail
de l’IE : Les groupements industriels, comme le GICAT, le GICAN, ou les
fédérations professionnelles, jouent-ils un rôle suffisant en termes de
sensibilisation à l’intelligence économique et à ses enjeux ?
Pourraient-ils être des acteurs plus efficaces de la sensibilisation de
notre tissu économique ? Comment ? Ces groupements font-ils appel à vos
services ?
Il est difficile
d’avoir une réponse uniforme. Cela va dépendre des groupements et des
acteurs. Il n’est pas certain que cela soit leur rôle et je ne crois pas
qu’ils aient les ressources humaines en interne pour traiter en
profondeur la thématique Intelligence Economique. En tant que président
du SYNFIE, pendant plusieurs années je n’ai pas eu de contact avec
d’autres groupements m’amenant à échanger avec eux sur ces thématiques.
C’est dommageable, car la question est pleinement
pertinente !
Il reste très
difficile pour des fédérations d’aborder de façon opérationnelle les
sujets IE alors que les intérêts des adhérents sont parfois différents.
Cependant, il est indiscutable que les groupements les plus exposés à
l’international devraient se saisir du sujet. En tant qu’ESL &
Network et en tant que SYNFIE, nous sommes disponibles pour les aider
évidemment, c’est l’une de nos missions.
Suite et fin le 30 décembre