Le chinois Casil réussit un nouveau tour de force pour l’aéroport de Toulouse

Les actionnaires locaux de l’aéroport de Toulouse-Blagnac se sont opposés à la distribution de dividendes proposés par le groupe chinois Casil Europe lors d’une assemblée générale des actionnaires de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB), au début de ce mois de novembre. L’État a soutenu l’attribution des dividendes aux actionnaires de Casil alors que le groupe négocie la cession de 49,9% des parts du groupe Eiffage qu’il détient.

Le consortium chinois Casil, entré au capital d’ATB en 2015, en était déjà actionnaire à hauteur de 49,9%. La demande de versement de dividendes en faveur des actionnaires à hauteur de 16,2 millions d’euros correspond aux bénéfices de l’aéroport sur la totalité de l’année 2018. La demande a été voté le 5 novembre 2019, contre l’avis des actionnaires locaux qui détiennent 40% des parts, à savoir la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, Toulouse Métropole, le Conseil Régional et le Conseil départemental. 

La résolution a néanmoins été voté par les six voix de Casil Europe, et les deux voix de l’Etat, soit huit au total. Les actionnaires locaux n’en représentaient que sept. Depuis l’entrée de Casil Europe au capital d’ATB, le groupe chinois a déjà perçu 20,79 millions d’euros de dividende. L’Etat français a ainsi permis au consortium chinois la transaction, lui témoignant à nouveau son soutien. En effet, le gouvernement français et Casil sont liés par un pacte d’actionnaires en vertu duquel les résolutions proposées par les actionnaires chinoisent doivent être approuvées par les deux votants représentants le gouvernement.

Il se pourrait que la perception des dividendes de Casil Europe marque la fin de l’ère chinoise à ATB. Casil négocie en effet depuis plusieurs mois avec le groupe de construction et de concessions français Eiffage. L’objet du contrat serait la cession de 49,9% des parts qu’il détient. 

 

Louise Vernhes