Le système de combat du futur Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) repart de l’avant. En effet, Safran et MTU ont annoncé avoir trouvé un accord sur l’organisation industrielle pour la conception, la fabrication et le soutien du moteur qui fera voler le chasseur de prochaine génération.
Après plusieurs mois de blocage, les deux industriels sont tombés d’accord. L’origine du problème se trouvait dans le refus par MTU Aero Engines de la répartition des responsabilités prévue par l’accord signé en février dernier. Ce dernier prévoyait que Safran soit le maître d’œuvre du programme, et MTU le partenaire majeur. Or, la société allemande ne voulait pas laisser la prééminence à Safran, réclamant une égalité complète avec son partenaire. Cette position était soutenue par le Bundestag, qui bloquait le vote des crédits nécessaires au lancement du programme. Cette mésentente a donné suite à de longs mois de blocages depuis le Salon du Bourget en juin 2019, ralentissant dans le même temps le programme NGF (Next Generation Fighter).
Un nouvel accord était la priorité des décideurs politique français et allemands. Il a été trouvé à la fin du mois de novembre, et a été formalisé mardi 4 décembre. Paris n’a pas cédé aux exigences allemandes, et cet accord ne s’est pas fait au détriment de son champion Safran. Ainsi, il reprend les principes énoncés dans le document signé en février, mais en insistant sur le caractère d’égalité entre les deux partenaires.
Deux phases sont aujourd’hui définies. La première sera consacrée à la Recherche & Technologie (R&T), volet sur lequel Safran sera le « primo-contractant du projet », avec MTU comme « principal partenaire ». Les « activités de développement, de conception et de support après-vente » seront menées par une société commune, censée être créée avant fin 2021. Cette nouvelle société assurera au mieux la complémentarité des compétences de MTU et de Safran.
Luc SAWAYA