Les entreprises françaises à l’honneur dans le 11ᵉ salon du Made In France

Grands prix, sélection DGE, et conférences ont rythmé le salon MIF rassemblant les entreprises du territoire, qui ont choisi la fabrication française en concurrence rude à l’international. De quoi être confiant pour l’avenir de l’industrie française.

Le salon grand public du Made in France (MiF Expo) s’est tenu du 9 au 12 novembre à Paris, réunissant plus de 1 000 exposants pour cette 11ᵉ édition et plus de 100 000 visiteurs. Célébrant la fabrication française tous secteurs confondus, le MIF Expo est devenu le rendez-vous annuel des professionnels et des consommateurs qui souhaitent acheter des produits fabriqués en France. 

La Direction générale des entreprises (DGE) a notamment mis à l’honneur quatre entreprises innovantes de l’économie du sport, à l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, tandis que le président du jury Anthony Vitorino a décerné six grands prix le vendredi, distinguant les entreprises méritantes impliquées dans la démarche du Made in France. Des conférences ont rythmé ces quatre jours de salon, abordant le patriotisme économique des entreprises du CAC 40, les enjeux de la réparabilité ou de la relocalisation. 

Des entreprises françaises qui cherchent à se démarquer de la concurrence

Parmi ces entreprises MIF présentes sur le salon, le Roubaisien Plume présentait la première trottinette électrique à 82% française. Bien que la France soit le premier marché mondial de la trottinette électrique, « toute l’industrie est en Asie, ce qui est un non-sens complet » regrette Fabrice Furlan, fondateur et PDG de Plume. Toujours dans la sélection Usine Nouvelle, le normand Gllu soutient la sylviculture française. Il fabrique artisanalement des meubles en chêne et châtaignier, plus résistants qu’un certain concurrent suédois. Côté culinaire, les 112 ans de savoir-faire Lustucru viennent concurrencer les fameuses pâtes italiennes, avec une utilisation de blé 100% français. Certains exposants se sont aussi démarqués par leur engagement pour le climat, comme le lauréat du grand prix de l’entrepreneur écoresponsable La Fenêtrière, misant sur l’économie circulaire. 

Afin de démarquer ces entreprises ayant fait le choix d’un processeur de fabrication français, le label Origine France Garantie a été imaginé en 2011. Cette certification portée par l’association ProFrance impose des critères plus stricts, afin de définir l’origine géographique d’un produit. Là où la réglementation en vigueur sur le made in France ne tient compte que de la dernière transformation substantielle du produit, Origine France Garantie impose que 50 % du prix de revient unitaire du produit soit acquis en France, ainsi que l’acquisition de ses caractéristiques essentielles. Ceci exclue ainsi le cas typique des vélos assemblés en France, dont toutes les pièces sont importées d’Asie pour mettre en valeur des entreprises comme Plume, maximisant la fabrication sur le territoire. 

Origine France Garantie est ainsi un gage de transparence et de fiabilité beaucoup plus clair pour le consommateur. Selon un sondage IFOP réalisé pour ProFrance en 2017, 74% des consommateurs sont prêts à payer un produit plus cher s’ils ont l’assurance qu’il est produit en France. 

Vers un rééquilibrage des forces entre Made in France et importations ? 

Les enjeux sont grands pour les entreprises misant sur la fabrication française, plus contraignante. Laurent Colas, directeur d’ENO partageait à cette occasion le calcul: il participe au modèle social français en fabriquant huit fois plus en France que ses concurrents fabricants asiatiques. Ce que rappelle Charles de Bisschop, impliqué dans le projet MIF pour la DGE : 

« Fabriquer en France valorise la cohésion sociale par la vitalité des territoires, en plus de favoriser les entreprises plus respectueuses de l’environnement et des conditions sociales. » 

Sur un marché mondial où la concurrence est rude, comment faire pour soutenir les entrepreneurs français ? Le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire a annoncé vendredi 10 novembre, lors d’une table ronde avec des acteurs du secteur, qu’il lancerait les Rencontres de la Simplifications jeudi prochain. L’objectif étant de rencontrer et d’échanger avec les entrepreneurs, les artisans et les indépendants sur les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien, et de recueillir leurs propositions d’amélioration. De quoi tenter de mettre à plat ce qui freine les initiatives tricolores, et rééquilibrer les règles du jeu international.

 

Agathe Bodelot & Melvin Derradji pour le Club Souveraineté et Industrie de l’AEGE

 

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