À l’heure où notre industrie traverse une période très difficile, la plupart des secteurs doivent lutter contre plusieurs phénomènes de plus en plus menaçants : les contrefaçons, les scandales sanitaires, les actes malveillants, etc. Que faire ?
Les mesures politiques et réglementaires encore trop « conceptuelles », ne parviennent pas à enrayer ces problèmes, par manque de proximité avec les réalités de terrain. On a donc besoin d’une approche plus pratique, plus proche du produit et des acteurs professionnels ainsi que des consommateurs. Pour cela, grâce aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), se développent actuellement divers systèmes de traçabilité. Ces systèmes, fonctionnant avec tous types de scanners, dont des Smartphones, les RFID et QR codes, que l’on scanne par photographie ou flashage du code. Ce dernier sera ensuite analysé par l’appareil pour en révéler toutes ses informations, en redirigeant vers des actions telles que l’ouverture d’un lien Internet, une fiche, une vidéo, une image. Ces codes, très complexes, sont uniques, fiables, et autorisent des milliards de combinaisons différentes. Ainsi, un produit dès sa création, peut se voir doter d’un code, qui le suivra toute sa vie, indiquant plusieurs informations, avec un matricule unique.
Ce produit, même si il est issu d’une production en série et massive, deviendra une référence unique. Son code, appliqué par étiquetage, contiendra plusieurs informations, comme sa référence exacte et unique, sa date de création, son lieu de fabrication, sa composition, le nom du responsable ou de l’ouvrier qui l’a produit, etc. Le tout contenu dans une fiche détaillée, avec photographies, commentaires ou liens internet. Pour des raisons pratiques, ces codes pourront être appliqués non seulement de façon unitaire aux produits, mais aussi aux divers contenants, comme les cartons, les palettes, les containers, afin de facilités la gestion, les flux et la traçabilité dans la logistique.
Les avantages d’un tel système pour les industriels, sont multiples. Premièrement, ils affirment clairement une volonté de qualité. La traçabilité, c’est la transparence, c’est l’engagement face au consommateur et la responsabilisation de ses actes, ainsi que de nombreux avantages économiques et pratiques pour les entreprises.
En premier lieu, il y a la lutte contre la contrefaçon, par l’identification immédiate de produits falsifiés ou contrefaits, sans recours à des experts (faisable par n’importe qui, doté d’un Smartphone, un contrôleur qualité, un acheteur, un consommateur, un douanier). Ce système de lutte contre la contrefaçon, est plus économique que n’importe quel contrôle de marchandise à la frontière, et applicable partout sur le territoire, en permanence. Et sans recourir aux délicates questions politiques et aux questions relatives aux échanges communautaires, aux règlements du commerce international.
Autre avantage, le système de traçabilité pourra permettre aux entreprises de désamorcer les polémiques afin de régler sereinement et honnêtement, en cas défaillances ou problèmes techniques, ses produits sur le marché. Elle pourra par des rappels ciblés ou même mieux, des rappels anticipés, corriger ses erreurs en limitant ses coûts et protégeant son image de marque.
Un tel système de traçabilité fera le bonheur des magasiniers, pour lesquels les questions d’inventaires seront fortement facilitées. On pourra même freiner les problèmes de vols selon les cas. De même pour le comptable, qui pourra ajuster ses coûts par produit selon les variabilités des coûts de productions. Et encore, les assureurs, qui pourront éviter des fraudes et utiliser la traçabilité pour des questions de garanties, etc.
Non seulement ces systèmes de traçabilité redonnent du pouvoir aux consommateurs, mais ils permettent aux entreprises françaises ou européennes de contourner sans heurter les cadres juridiques parfois peu favorables et en évitant les décisions politiques. On peut observer une forme de protectionnisme émanant directement d’un concept pratique issu des entreprises et de la technologie, prenant de vitesse les concepts politiques. Ainsi, les acteurs économiques devraient rapidement avoir besoin d'un cadre légal autour de ces systèmes de traçabilité. Un sujet que l'on devrait normalement bientôt croiser dans les hémicycles.
Harold Blanot