La DPSD, soit la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense, est “le service de contre-ingérence” du Ministère de la Défense. Elle appartient à la communauté française du renseignement, avec cinq autres services qui sont la DGSE, la DCRI (future DGSI), la DRM, la DNRED et TRACFIN.
La Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense s’occupe de la spécialité Contre-ingérence au sein de l’outil de défense français. Le millier de personnes qui y travaille a comme objectif la sûreté des forces militaires – en France ou en opération extérieure ; des bases – c’est-à-dire des emprises et des matériels ; des informations au support classifié (ISC) ainsi que de l’industrie de défense.
La DPSD est également chargée de détecter les menaces qui pèsent sur l’outil de défense – qu’il s’agisse d’espionnage ou de sécurité des forces, elle dispose pour cela d’inspecteurs de sécurité défense – et de faire de l’entrave lorsque cela est jugé nécessaire.
Directement rattachée au Ministre de la Défense, elle comporte cinq directions zonales dont quatre en province – Ouest, Sud-Ouest, Sud-Est et Grand Est, qui disposent toutes d’un bureau dédié à la sécurité économique – ainsi qu’une direction zonale Ile-de-France (qui comporte en son sein une direction à la sécurité économique en zone Ile-de-France).
La DPSD a trois axes prioritaires relatifs aux enjeux de sécurité économique :
– Le recueil d’information, c’est-à-dire la recherche du renseignement. Le service considérant en effet que le recueil est fondamental à la bonne détection des menaces. On s’inscrit d’ailleurs là dans le cycle du renseignement, la DPSD travaillant au profit du Ministre de la Défense et du Coordonnateur National du Renseignement.
– Le volet réglementaire : la protection des documents classifiés. Les textes de réglementation concernant la protection des documents classifiés doivent être scrupuleusement respectés. C’est la DPSD qui vérifie l’application de ces règles dans les entreprises. En outre, la DPSD s’occupe de l’habilitation des personnels (militaires ou non), ce qui inclut donc les salariés ou autres ingénieurs des entreprises du monde de la défense.
– L’intelligence économique territoriale, qui est une mission qui s’effectue en accord avec la D2IE (la Délégation Interministérielle à l’Intelligence Economique) et ses directives. Des réunions visant à échanger du renseignement sont également organisées avec la DCRI, les gendarmes et les préfectures.
La Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense met également en place des opérations de sensibilisation aux enjeux de la sécurité économique dans les entreprises. Avec ses stages de sensibilisation, le service touche approximativement 3.000 personnes chaque année en Ile-de-France. La DPSD garde bien à l’esprit que la plus grande faille reste d’origine humaine, avec de nombreux exemples de perte de données par inadvertance, de vol d’ordinateur portable, de subtilisation de matériels,… en France ou à l’étranger.
Dans la même optique, le service n’hésite pas à recommander les quarante règles “d’hygiène informatique” de l’ANSSI – l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information – puisque les principes qui y sont exposés restent la base de toute sûreté des biens. La prévention des risques est ainsi l’un des objectifs phares de la DPSD.
La menace cyber est quant à elle devenue une priorité pour le service : il y a désormais une section dédiée à cette problématique au fort de Vanves. Cette section, qui travaille à la sécurité des systèmes d’information, est chargée d’évaluer les dégâts causés par les attaques informatiques, et de savoir quelles informations ont pu être dérobées. Mais elle a aussi comme mission la préparation et l’homologation des réseaux classifiés.
Parmi ses autres prérogatives, la DPSD peut envoyer des équipes d’inspecteurs chez les industriels du milieu de la défense. Ne serait-ce qu’en Ile-de-France, on dénombre près 1.300 établissements avec lesquels elle est susceptible de travailler. À peu près 500 d’entre eux ont en détention des documents d’habilitation confidentiels (défense ou sécurité défense), ce qui implique bien évidemment des responsabilités accrues pour les industriels.
D’ailleurs, un autre objectif que le service s’est fixé est la sensibilisation des entreprises françaises en ce qui concerne le PST. Derrière cet acronyme se cachent en réalité les “trésors” et toutes dernières technologies des industriels, leur Potentiel Secret et Technique. Un patrimoine informationnel et technique que l’on se doit de protéger, la DPSD conseillant donc depuis des années les entreprises dans le processus du dépôt d’un brevet à l’INPI.
Enfin, la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense veut mettre en garde nos décideurs économiques et politiques contre certains rachats d’entreprises françaises – détentrices de technologies de pointe – par des sociétés étrangères. La protection du patrimoine informationnel et technologique de nos industriels et PME étant bel et bien d’importance stratégique pour notre pays et son économie.
A M.